Créateur de Sculptures cinétiques, ces œuvres d ‘Art qui bougent, nous avons rencontré cet artiste génial près de son nouvel entrepôt atelier prés de Carthage.
Par Fériel Berraies Guigny
photos Diane Cazelles pour UFFP
Un artiste à la gueule de « nounours » tout en gentillesse et intelligence et surtout modestie. Mais Noutayel est aussi sauvage, il n’est en général pas facile d’accès, il aime travailler seul avec les squelettes d’objets.
Redonner vie dans une dynamique de recycl’Art et en même temps avoir cette vision presque enfantine de l ‘Art et son monde imaginaire, voilà ce qu’est Noutayel Belkhadhi ce grand rêveur « Je suis un artiste et fut un ingénieur par obligation » !
Cela peut sembler être une boutade, mais c’est vrai Noutayel Belkadhi est un ingénieur à la base un génie de la robotique qui rêvait d’être artiste ! il avait un super emploi dans de grandes multinationales et puis un jour il en a eu marre.
Sculptures cinétiques
Oui il a l’art et le savoir faire de cette science si « barbare » pour les profanes comme nous, la création de pièces uniques robotisées « beaucoup d’artistes se disent dans la mouvance recup art ou recycl’ Art et cela me pose un problème, car au fond ils font tout et n’importe quoi » explique t-il.
L’artiste ne récupère que des objets de valeurs « des trucs qui sont en or ou en argent, des pièces électroniques tres poussées qui marchent toujours et qu’on ne trouve pas » !
Noutayel Belkadhi fait du métal et de la recup et depuis deux ans il expose aussi comme artiste permanent à la Galerie Sponté à Paris.
L’Art cinétique est le nouveau hobby de l’artiste, mais toujours avec une certaine poésie explique Noutayel « j’ai juste un problème je n’arrive pas à stocker, à chaque fois que je fais une pièce, je la vends » explique Noutayel. Résultat des courses pas d’expos pour l’heure !
Noutayel Belkhadhi adore redonner vie aux pièces qu’il aime, pour lui c’est un jeu « moi je suis un éternel gamin » nous confie t-il et bien qu’il n ‘aime pas trop parler de lui, jugeant que seul son travail devrait confirmer sa valeur, il se laisse aller aux confidences.
Noutayel Belkadhi, l’Art le génie et le grand coeur
L’Art au grand coeur
Noutayel Belkadhi ne cache pas que pour effacer sa timidité il aime beaucoup contribuer aux initiatives solidaires, sa dernière participation à Solid’Art le prouve bien « je pense que c’est vraiment le rôle de l’artiste car notre devise est l’amour et le partage » !
Et c’est beaucoup plus facile que l’on croit, quand on choisit de changer sa vie et son nouveau mode de vie, on finit par réussir sa vie » explique Noutayel.
Depuis la révolution, c’est l’hiver pour les artistes !
Au niveau de l ‘expression artistique, beaucoup se sentent menacés en Tunisie « j ‘entends des choses aberrantes, et puis s’agissant des femmes j’entends des histoires de viol, d’excision et cela m’empêche de travailler car ce n ‘est pas le Monde dont je rêve » explique Noutayel !
L’impression que l’on passe par le pire pour atteindre bientôt le meilleur « les barbus du monde dans toutes les religions ont toujours existé mais ce que je ne comprends pas et ce qui me fait peur, ce n’est pas le tunisien extrémiste « c’est l’extérieur, le Golfe, l’Arabie Saoudite, le Qatar, les Etats Unis, la France , l’Italie et l’Espagne, tout ce qui nous entoure et j’ai l’ impression que ça n’arrange personne et j’en veux même aujourd’hui à la France par rapport à certaines positions « ! cette indifférence, le fait de lâcher un peu, de jouer le jeu de certains, déconcertent Noutayel l’artiste qui est pourtant un pure produit de la francophonie.
Au bout de quelques mois, on commence à suffoquer « et je me demande peut être que c’est ca le processus, car après tout la vie continue et les artistes continuent de faire des choses » comme Faten Rouissi qui a fait des expositions en plein air sur des collines séparées les unes des autres « on en allés en plein Sud à Chnenni pour voir ces expos et les habitants n’y connaissaient rien mais c’était bien quand même ! Jamais on avait vu de l’Art à Chnenni « j’ai vu la réaction des gens, des locaux, ils ont adoré et grâce à ça moi je reprends espoir » conclut Noutayel même si dans le quotidien, ce n’est pas toujours facile
C’est mon pays et je suis triste « nhiss alih, on est déprimés en Tunisie, chaque 3, 4 jours on a un fait divers et c’est épuisant à la fin, on dit que c’est un mouvement normal, avant tout était caché on ne savait rien, maintenant tout le monde sort, tout le monde parle » !
Le Forum Mondial Social à Tunis, a aussi été l’occasion de réunir les jeunes et les artistes « j’ai adoré, il y avait des gens partout, des mini concerts partout dans les rues » et « je me promenais en me disant c’est dingue mais je suis à Paris » !
pssst: UFFP t’adore !