Le Green, le durable, la beauté naturelle et végétale, la préservation du patrimoine écologique, la valorisation des peuples, l’amour des racines et du terroir, voici l’oxygène et le credo de toute une vie, celle du « père » » ( Yves Rocher)et aujourd’hui, celle du « fils » Jacques Rocher, en digne héritier d’une marque qui s’est implantée durablement dans le Monde.
Jacques Rocher photo DR
En 2010, Yves rocher avait fêté ses 50 ans et s’était donné pour objectif de planter 50 millions d’arbres dans les 5 prochaines années. Un engagement pour la nature qui reste sans failles et et l’opération « Plantons pour la Planète », a permis à chaque cliente de participer à la plantation de millions d’arbres. Une initiative inédite dans la foulée de ce qu’avait entamé avant la maison Rocher, la regrettée Prix Nobel de la Paix : la kenyane altermondialiste Wangari Maathai.
UFFP de retour de Gacilly en Bretagne où elle a pu séjourner et découvrir « l’autre petit joyau » naturel de la famille: l’éco hôtel spa la Grée des Landes, s’est entretenue avec Jacques Rocher.
photos courtesy of Emmanuel Pain
Entretien d’UFFP avec Jacques Rocher – Président d’Honneur de la Fondation Yves Rocher sous l’égide de l’Institut de France
Parlez-nous de votre rencontre avec la prix nobel kenyane Wangari Maathai? Votre objectif planter combien d’arbres, à aujourd’hui quel est le total des arbres plantés?
La regrettée Wangari Maathaï était une femme d’exception, elle m’a donné l’envie d’agir, de lutter, d’avancer. C’est une grande fierté et c’est à l’issue de notre rencontre à Nairobi en 2007 au Kenya que j’avai décidé d’engager la Fondation Yves Rocher à planter 1 million d’arbres. Avec l’aide des clientes de la Marque Yves Rocher, deux ans plus tard, en 2009, nous étions parvenus à planter plus de 5 millions d’arbres.
Pour les 50 ans de sa création, la Marque Yves Rocher s’est engagée à financer à travers la Fondation Yves Rocher la plantation de 50 millions d’arbres d’ici 2015. Nous en avons déjà planté près de 40 millions.
50 millions d’arbres, ce n’est pas rien…. ?
C’est un véritable challenge qui nous attend et nous avons donc besoin de toutes les énergies. Ce qui est stimulant c’et que la Campagne « Plantons pour la planète » a acquis une dynamique à rebondissements. SI elle suscite une telle ardeur, c’est que mettre les mains dans la terre pour planter des arbres fédère tous les éco-citoyens de la Planète – à commencer par nos collaborateurs engagés qui plantent près de chez eux comme en France où nous plantons 2 millions d’arbres avec l’AFAC. Nous réintroduisons l’arbre champêtre dans nos campagnes pour le maintien de la Biodiversité et la préservation des paysages bocagers. Nous invitons aussi nos clientes à venir planter et encourageons nos clientes Françaises à se renseigner dans le magasin le plus proche de chez elles pour connaitre le spot de Plantation qu’elles peuvent rejoindre entre Février et avril pour planter au côté de la Fondation Yves Rocher.
http://www.yves-rocher-
Et dans le Monde avec qui plantez-vous ?
La Fondation Yves Rocher soutient 30 ONG réparties sur le Monde car nous savons qu’il est essentiel de s’appuyer sur des ONG locales qui ont une réelle culture de terrain. Avant tout engagement, il y a une rencontre humaine entre la Fondation Yves Rocher et une personnalité comme par exemple Sebastiao Salgado au Brésil, Anne-Elisabeth Rehault au Burkina Faso, Haïdar El Ali au Sénégal, etc. Je me déplace toujours pour me rendre compte sur place de l’action menée, nous sommes de véritables partenaires. Ainsi, avec la Fondation, nous soutenons l’action de 30 ONG à travers le Monde (attention accumulation peut être trop longue ?)
En Inde, avec Isha Foundation à travers un programme de plantation de 15 millions d’arbres pour sensibiliser les populations et lutter contre l’érosion des sols
En Ethiopie, avec la Fondation Green Ethiopia pour protéger les ressources en eau grâce à la plantation de 17 millions d’arbres.
Au Mexique avec le WWF, à travers un programme de 3,320 millions d’arbres pour préserver la biodiversité et agir en faveur des populations locales.
En Russie, avec le WWF à travers un programme de 3 millions d’arbres pour reboiser la forêt boréale afin de préserver l’écosystème endémique de la région
En France avec l’Afac-Agroforesteries et la plantation de 2 millions arbres champêtres pour le maintien de la biodiversité et la préservation des paysages bocagers et en France dans les Landes avec l’ONF pour reconstituer la forêt landaise qui a été dévastée par la tempête Klaus
Au Portugal, avec l’ONG Quercus par un programme de 165 000 arbres pour reboiser les forêts avec des espèces d’arbres en voie d’extinction et sensibiliser les citoyens à leur patrimoine écologique
En Pologne, avec Aeris Futuro grâce à un programme de 200 000 arbres pour reboiser les parcelles dénudées par le vent et dégradées par les mines.
En Chine, avec l’association Roots & Shoots en plantant 100 000 arbres pour reboiser le désert de Kulun Qi et en mobilisant les fermiers et les populations locales.
En Ukraine, avec l’ONG Ukraine I’m for you et le programme de 200 000 arbres pour reboiser d’anciennes terres agricoles, les protéger de l’érosion et enrichir les sols.
En Allemagne, avec le BergwaldProjekt et le programme de 80 000 arbres pour introduire des hêtres et des érables sycomores pour une forêt écologiquement plus stage.
Aux Pays-Bas, avec l’association Heg & Landschap pour renforcer et restaurer le bocage aux pays-Bas et préserver la biodiversité grâce à un programme de 100 000 arbres.
Au Maroc, avec la Fondation Mohammed VI pour la Recherche et la Sauvegarde de l’Arganier pour réintroduire l’arganier dans son milieu naturel.
En Italie, avec le Jardin Botanique de Palerme et un programme de 10 000 arbres pour contribuer à la sauvegarde de la culture traditionnelle de frênes à manne.
En Roumanie, avec Maimultverde et un programme de 100 000 arbres pour restaurer une forêts protégée et contribuer à la création d’une ceinture verte autour de la capitale de Budapest.
Au Canada, avec les Amis de la Montagne en plantant 1500 arbres dans le Parc du Mont-Royal pour sensibiliser la population à l’environnement et préserver le parc.
En Espagne, avec Ardilla pour planter 2 800 arbres au cœur du magnifique parc naturel du Caserio de Henares, à quelques kilomètres de Madrid.
En Thaïlande, avec l’université de Chulalongkorn et un programme de 110 000 arbres pour reconstituer un écosystème dévasté et protéger les côtes contre les tempêtes.
En Australie, avec Aborna et un programme de 20 000 arbres pour concilier les impératifs de développement économique des entreprises du pays avec le respect des milieux naturels et des modes de vie autochtones.
A Madagascar, pour lutter contre la désertification et la pauvreté à travers un programme de 1,4 million d’arbres avec l’ONGl’Homme et l’Environnement et l’ONG Reboiser à Madagascar.
Au Burkina Faso, avec Baobab 29 pour un programme de 350 000 arbres pour lutter contre la désertification.
Au Kenya, avec le Green Belt Movement pour la plantation de 250 000 arbres pour préserver la forêt de Samburu et mettre en place une gestion responsable de la forêt.
Au Sénégal avec Oceanium à travers un programme de plantation de 5 millions de palétuviers pour reboiser la mangrove en Casamance et créer des conditions d’un développement durable entièrement géré par les populations locales.
Au Guatemala, avec Conservation International en plantant 50 arbres pour reboiser les zones dégradées et enrayer la perte de biodiversité.
En Equateur, avec Atayak, en plantant 1800 arbres pour préserver la biodiversité et respecter les traditions des indiens Kichwa de Sarayaku.
En Haïti avec Biomimicry et Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières en coordonnant un programme de reforestation de 55 000 arbres pour assurer un revenu aux agriculteurs
Au Brésil, avec Instituto Terra et Onda verde en plantant 84 000 arbres pour soutenir une opération de régénération forestière.
Préserver la biodiversité, c’est préserver l’autre, vous reprenez le rêve de feu votre père?
En effet, mon père était un visionnaire. Il considérait que – et je le cite – « nous avons un devoir suprême vis-à-vis de nos enfants, de nos petits-enfants, des générations futures, c’est de leur laisser une terre comme celle que nous avons reçue ». Bien évidemment, je m’inscris dans cette perspective et je m’emploie au quotidien par l’action de la Fondation mais aussi à travers ma fonction de Directeur du Développement Durable du Groupe Yves Rocher ou en tant que maire de mon village natal de La Gacilly, en Bretagne, à préserver la Nature et à maintenir sa diversité. Bien évidemment, ce n’est pas toujours facile, il y a des moments où l’on se sent découragé mais alors, je pense aux sourires des tous les portraits qui ont été fait lors de nos opérations de plantations. En fait, l’artiste photographe Patrick Wallet m’accompagne lors de chaque opération et réalise des portraits de planteur. A chaque fois, avec une pousse d’arbre à la main, c’est un sourire. Et croyez-moi, ces sourires sont une force, une force qui m’accompagne pour avancer. Je crois à l’écologie du bonheur, à l’écologie qui rend heureux!
Le développement durable et le bio à un prix et il n’est pas toujours possible pour les pays démunis en Afrique, quel message leur passer? Quels sont les gestes les plus simples et qui ne coûtent rien?
Les contraintes peuvent être de formidables opportunités. La Fondation Yves Rocher avec le Prix Terre de Femmes récompense dans 15 pays dont le Maroc des femmes qui agissent au quotidien, sans forcément avoir de moyens financiers. Depuis 12 ans que ce prix existe, j’ai pu voir des initiatives formidables qui ont commencé par la volonté d’agir: sac potager pour faire pousser des légumes dans les banlieues de Nairobi, four solaire pour éviter la déforestation, ferme de spiruline pour contrer la malnutrition, pépinières de moringa et de karité pour développer une micro-économie locale, acquisition de savoir au travers des plantes à Madagascar… Volonté, détermination et envie permettent d’accomplir des actions déterminantes pour l’environnement.h
Quel message voudriez-vous donner aux femmes africaines qui vivant dans la précarité et font du développement durable?
Tout d’abord, je tiens à les féliciter pour leur action. Personnellement, j’ai pu, à travers mon expérience, me rendre compte que les femmes avaient bien souvent une longueur d’avance, elles sont moins court-termistes, elles ont une conscience plus aigüe de leur impact sur la Nature. L’important est d’agir, chacun a son rôle à jouer, à sa mesure. Je crois à l’exemplarité, je crois à l’effet cumulatif des actions. Alors, bravo, Mesdames, c’est ensemble que nous parviendrons à faire que demain sera un monde plus vert.