Anyango du pays du soleil levant à Mama Africa !

  • By SLKNS
  • 20 mars 2012
  • 0
  • 239 Views

 

Par Elyssa Souissi

Anyango (Eriko Mukoyama de son vrai nom) est une artiste nippone, la première à jouer d’un instrument normalement dévolu aux hommes au Kenya le Nyatiti. Ce n’est pas juste une artiste banale, c’est une japonaise éprise de l’Afrique et qui chante en langue swahili et Lhuo. Son nom dans la langue Dho Lhuo ( un des dialectes du Kenya) signifie  » la petite fille née à l’aube » ; elle le doit à son maitre d’instrument du Nyatiti au Kenya. Anyango est par ailleurs Ambassadrice de bonne volonté pour la culture du Japon et du Kenya. Une histoire d’amour entre deux cultures, deux Mondes totalement opposés mais qui se retrouvent dans leur complexités et leur différences.

Rencontre avec l’Afrique
Anyango est née à Tokyo a priori rien ne la prédestinait à l’Afrique. Très jeune elle s’intéresse à toutes les musiques du Monde dont celles qui tirent leur source d’Afrique, le jazz, le blues, le reggae. Un jour elle découvre la musique traditionnelle kenyane et son rythme, elle décide de partir dans ce pays du bout du Monde et surtout d’apprendre à jouer du Nyatiti. Elle devient ce faisant la première femme joueuse de Nyatiti et fera son premier concert devant plus de 50.000 kenyans médusés. Par la suite, elle donnera des concerts dans le cadre de plusieurs conférences régionales africaines ainsi que des Sommets de Chef d’Etat africains. Anyango a côtoyé de grands artistes africains et elle fera plusieurs collaborations musicales dont, parmi les plus mémorables, celles avec la chanteuse camerounaise Sally Nyolo (qui a produit son troisième album, Tei molo) ou en novembre 2011 avec l’artiste malien Cheikh Tidiane Seck au Japon durant une fête africaine sur la capitale.
Elle ira avec son instrument fétiche partout, même dans les contrées les plus sauvages comme dans la forêt des pygmées, rien n’arrête Anyango dans cet amour africain de la musique et de l’art. Du Swahili à la langue Lhuo du Kenya elle sait selon ses propres mots  » que l’Afrique est musique et que son langage par conséquent l’est aussi » !
Regard de japonaise face aux sœurs africaines
Beaucoup de considération et d’admiration « j’aime en elles ce sens du respect et de la tolérance » nous confie t-elle mais il est vrai que l’Afrique est plurielle et si riche et diversifiée  » je ne saurais vous donner une définition unique de la femme africaine » mais j’apprends constamment auprès d’elles, notamment avec ses consœurs artistes qui savent  » être parfois dures, inflexibles mais aussi à la recherche de la perfection artistique » ce qu’elle avoue bien comprendre. La musique d’Anyango fait voyager vers l’autre, rapproche même dans les différences. Elle est toujours entourée de beaucoup d’amour et de sollicitude, d’écoute aussi et elle en connait le prix.
La paix pour le Nord et le Sud par la musique
Le rêve d’Anyango ? que l’on puisse tous se prendre la main et se réunir, partager, rester soudés ; elle se rappelle d’une chanson tirée de son premier album fait avec son maitre de Nyatiti  » Nyatiti Diva » et cela parle justement du fait que les femmes et les hommes de toutes les Nations sont des frères, qu’ils sont égaux.
Tei Molo est le dernier album de l’artiste, il propose un voyage très mélodieux et harmonieux mettant en exergue une fois de plus le Nyatitti du Kenya. Tei Molo signifie « pas de questions » en langue Eton, il a été fait entre le Cameroun, la France, le Japon. Un album international et multiculturel à découvrir…

Siteweb d’Anyango  anyango.com

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *