Comment vous est venue l’idée de lancer cette université « d’été animalière » ?

La plupart des spécialistes que j’interviewais sur la 6ème extinction répondaient « ce n’est pas l’animal qui disparaitra mais l’homme qui n’a pas la même résilience ». Les combats pour le bien-être animal sont déjà très bien faits par les associations de protection animale mais on ne parle pas assez de cette résilience animale d’où l’idée d’un rendez-vous annuel pour réunir des spécialistes et communiquer sur les talents, l’adaptabilité, l’intelligence et osons-le dire la sagesse de tous ces animaux avec qui nous partageons la planète

 

Quel est le rapport justement aujourd’hui de l’homme avec la nature et les animaux ?

L’homme prend toute la place et ne laisse plus s’épanouir la nature qui l’a toujours nourri, les végétaux et les animaux. C’est grave car l’homme ne peut vivre sans la biodiversité. On parle beaucoup de climat mais la biodiversité est en grand danger, celle de la mer et celle de la terre mais les hommes ne semblent pas avoir envie d’arrêter le pillage!

 

Quel enseignement en tirer ?

Le respect. Le respect des autres hommes quelques soit leur sexe ou leur couleur de peau bien sûr mais aussi le respect de ce qui ne nous ressemble pas mais a autant le droit de vivre que nous: le vers de terre qui laboure les sols, l’abeille qui pollinise les végétaux, la vache qui nous donne son lait, l’arbre qui capte le CO2, bref tous ceux grâce à qui nous vivons

 

Il est un fait bien connu que les animaux ont un effet miraculeux sur l’humain on parle beaucoup de zoothérapie dans le traitement de certaines souffrances ou pathologie « chat et dépression » , ou « autisme et dauphin » «  Cheval et trauma » qu’en pensez-vous ?

C’est un des aspects des récentes découvertes, le pouvoir thérapeutique des animaux qui parlent le langage du corps. Alors que nous parlons avec des mots, nous avons oublié ce langage qui est celui de l’énergie et que les animaux maîtrisent parfaitement. Un animal vous perçoit tel que vous êtes et puis il a une empathie, une générosité qui font souvent défaut aux hommes d’où l’amitié sans faille de nos chiens, la générosité des chevaux ou la douceur des chats qui sont en effet un remède étonnant pour aider les hommes à régler leur problèmes de violence, d’égo et d’arrogance. L’animal a beaucoup à nous apprendre

 

Votre université a réuni  des spécialistes dont c’est le cœur de métier ? quel bilan ce jour ? d’autres éditions ?

Un bilan formidable car les propos étaient très intelligents, souvenus étonnants, avec beaucoup de passionner d’émotion. Il y a eu un vraies osmose entre eux et le public, très en attente de cette nouvelle façon de voir les choses. S’intéresser à l’intelligence des animaux c’est ouvrir une porte vers d’autres horizons qui remettent l’homme à sa place. C’est une recherche quasiment philosophique. Pierre Lavagne par exemple qui travaille sur les chants de baleines aux pouvoirs hallucinants (comme d’enrichir le phytoplancton pour que le lait de la femelle soit de meilleurs qualité avant l’arrivée du bébé) est passionnant mais aussi magnifiquement poétique.

 

Votre vision de la prochaine COP  à venir, peut on justement y inclure cette dimension qui est souvent ignorée ?

Malheureusement j’en doute, la COP 22 sera très positive car elle devrait mettre en place des moyens de lutter contre le réchauffement climatique et mettre le focus sur l’Afrique, continent essentiel dans cette lutte mais comme souvent la biodiversité sera ignorée, notamment l’animal qui vit un drame en Afrique comme ailleurs. On massacre tous les animaux pour les manger ou les vendre aux chasseurs et collectionneurs riches. Des milliers d’animaux magnifiques sont braconnés et vont disparaitre à tout jamais ce qui est un drame pour les africains qui ont une richesse dont ils peuvent faire un atout touristique notamment. Les choses avancent mais mollement, si par exemple l’affaire du lion Cécil a ému le monde entier, personne ne parle des fermes de lions de l’Afrique du Sud où on les élève dans des petites cages pour les vendre aux chasseurs européens et américains. C’est pathétique

 

Face à la maltraitance animalière voir également le « marketing » sur certaines espèces, comment rétablir le lien ?

Par le respect, comme toujours. Un chien n’est pas fait pour avoir les ongles peints en rose comme un veau n’est pas fait pour être mis en prison à sa naissance pour qu’il grossisse plus vite. Un chien doit vivre comme un chien, un veau comme un veau mais cela exige que chacun respecte l’autre, et là il y a encore de la marge!

 

Le Braconnage continue, certaines espèces sont en voie de disparition, la femme engagée en vous a-t-elle des pistes pour enfin faire prendre conscience ?

La piste la plus importante est de collaborer avec la population locale, elle seule détient entre ses mains le sort des animaux. SI on l’aide à sauver les animaux pour notamment attirer les touristes, cela peut l’aider à entretenir son environnement, à  créer des emplois, à maintenir ses traditions, et à vivre dans la paix avec la nature qui l’entoure. Les massacrer pour les manger et les vendre ne fait qu’appauvrir l’environnement  et mettre en danger l’avenir de nos enfants

 

Protéger nos animaux, n’est-ce pas aussi protéger une « part de nous-même » ?

Les animaux nous permettent en effet de réfléchir à notre place d’homme sur cette planète, à nos responsabilités en tant qu’animaux évolués. Mais les hommes en ont-ils envie? Nous sommes plutôt dans une politique d’autruche, nous acceptons de réfléchir sur quelques pratiques, de trier le verre et de manger bio  mais sur le fond, nous nous mettons la tête dans le sable pour ne pas voir l’orage monstrueux qui arrive: la destruction massive de la nature. Pourrons-nous y échapper? Rien n’est moins sûr

 

Merci !