Dans la très chic rédaction de Luxe Addict, une guerre feutrée se livre pour le pouvoir. De l’assistante à la rédactrice en chef, c’est le choc des cultures : chacune a son univers social, ses ambitions, ses failles secrètes, sa vision de la mode et ses aspirations contradictoires de femme moderne. En suivant leurs mésaventures, on découvre les dessous les plus secrets du microcosme parisien de la mode, ses extravagances, ses codes pointus et règles étranges, à travers ce qui pourrait être un « Manuel de survie à l’usage de la planète mode »
Un livre drôle et bouleversant car il nous rappelle notre propre parcours avant d’avoir lancé UFFP, une magnifique leçon de survie dans un Monde peu ouvert à l’empathie et au partage. Car la mode est esthétique, mais aussi très cruelle et le milieu de la presse ne fait pas de concessions !
Pourtant de toutes ces situations burlesques, se dégagent aussi de bonnes leçons de vie.
UFFP s’est entretenue avec l’ex rédactrice en chef d’un magazine de mode de luxe » l’Officiel de la Mode » , aujourd’hui romancière Cécile Sepulchre
Entretien avec Cécile Sepulchre :
Le monde de la Mode si impitoyable? des personnages fictifs mais des histoires de vécu?
Le roman s’inspire de situations réelles, que j’ai pu vivre ou entendre. Ce milieu bruit sans cesse d’histoires invraisemblables que seul savoure le microcosme. Ses acteurs vivant de façon très déconnectée des réalités, cela produit de nombreuses situations burlesques. Elles sont souvent drôles et parfois révélatrices d’un certain cynisme. Mais cela reste un roman de fiction, tant dans la trame de l’intrigue que dans la construction des personnages.
Que tirez vous de toutes ces années dans la mode et le luxe?
C’est un monde très riche car il touche aussi bien à la création, l’artisanat, l’air du temps, l’économie et qu’il a toujours un coup d’avance, notamment dans les manifestations les plus exacerbées de mondialisation. Il est intéressant d’en comprendre les ressorts. On y croise aussi les meilleurs orfèvres de la communication, donc il faut aussi ne pas en attendre trop au niveau humain. Se montrer aimable est ici un métier.
Le monde de l’édition est impitoyable mais les lectrices sans le savoir y contribuent un peu avec leurs attentes?
En effet. On s’en rend compte en particulier sur le web qui donne un feed back immédiat sur l’accueil des articles. Un potin sur une actrice aura bien plus d’impact qu’une enquête difficile. Tout cela tire l’ensemble de la presse vers le bas.
Ce livre au fond c’est un peu votre voyage initiatique? quel bilan?
Le roman est un bilan de plusieurs années à sillonner ce monde en tout sens, à vivre des rencontres et des situations invraisemblables et à grimper dans la hiérarchie, jusqu’à atteindre le graal d’une rédaction en chef de magazine chic. J’ai tenté de conserver une vision équilibrée. Je sais ce que je ne veux plus faire, mais je conserve un respect pour tout ce travail dont j’ai vu les coulisses.
Mode éthique et média de mode éthique vous en pensez quoi ?
Tout cela est extrêmement complexe, bien plus que ce que ne le pense le public. Je plaide pour la mise en place de certaines règles éthiques car il y a un flou préjudiciable à tous, notamment pour les activités de consulting. Mais à aller trop loin dans l’éthique, on peut aussi tuer des médias qui survivent difficilement. Et à tuer trop de journaux, c’est la liberté de la presse qui se perdra car le web se nourrit beaucoup de la presse écrite. Les questions du made in France, dont on tente de faire une valeur éthique, ne sont pas si simples non plus, car supprimer des emplois dans des pays très pauvres peut avoir de graves conséquences. Là bas, ils partent souvent travailler pour acheter leur repas du soir et payer l’école de leurs enfants, qui contribueront à sortir leurs pays de la misère …
On trouve beaucoup de « GReen Washing » dans ces marques qui essayent de mettre à l’écolo, mais au fond les règles du jeu resteront toujours les mêmes ?
Certains sont sincères, d’autres se contentent d’un saupoudrage surmédiatisé. Parfois aussi, on réalise après coup que les remèdes sont pires que les problèmes. On pense bien faire en achetant du coton bobo emballé avec un joli ruban de chanvre, plutôt qu’un tissu synthétique, sans voir la pollution engendrée par la culture du coton, par exemple.
Que faites vous aujourd’hui ?
Je découvre le charme régénérant de la liberté et de la simplicité. J’écris des articles en free lance, notamment sur les voyages, ma passion première car je suis aussi spécialiste de l’Asie du Sud Est. Et je conserve un pied dans la mode, notamment pour des projets de livres.
Donc pour survivre, quelles sont les qualités?
Il faut conserver la foi et se battre pour obtenir le meilleur tout en restant humble et lucide. Et savoir partir lorsqu’une activité devient trop toxique.
Résumé du livre :
Dans la très chic rédaction du magazine Luxe Addict, une guerre feutrée se livre pour le pouvoir. La rédactrice en chef lutte pour rester en piste, tandis que Marine, jeune provinciale à l ambition féroce, mène une carrière fulgurante en bousculant les barrières invisibles de cet univers. Entre extravagances, futilités hilarantes et coups de griffes, plusieurs destins se tissent jusqu au chaos final…
Pour la première fois une ex-rédactrice en chef lève le voile sur le microcosme glamour et raffiné de la mode parisienne. L auteur épingle avec humour les règles étranges et les dérives de ce monde opaque, empêtré dans un système de castes et de jeux d apparences.
Pour la première fois une ex-rédactrice en chef lève le voile sur le microcosme glamour et raffiné de la mode parisienne. L auteur épingle avec humour les règles étranges et les dérives de ce monde opaque, empêtré dans un système de castes et de jeux d apparences.
Le Défilé des vanités, de Cécile Sépulchre – 400 p., 22,90 € – Editions Balland
Pour une fois, une rédactrice en chef parle vrai. Cela laisse espérer un roman intéressant. Et si en plus il aussi drôle qu’on le dit, c’est la fête !!!!
Cela semble intéressant mais .. quelles sont les références du livre ???? J’avais entendu un autre titre , « le Défilé des vanités ». C’est cela ????