L’éditorial de Fériel Berraies Guigny
Présidente de UFFP
Un nouveau monde est en marche mais il est en train d’être enfanté dans la douleur. Car pour cela, il signifie la finitude de beaucoup d’entre nous, de nos proches à nos voisins, aux citoyens de notre monde.
Comme une impitoyable sélection naturelle à la Darwin, beaucoup d’entre nous ont succombé ou continuerons à succomber.
En 2019 date de mon burnout émotionnel et de thérapeute, en ayant enterré Isis éteinte dans mes bras, et ayant tant d’autres épreuves, je me disais qu’il ne pouvait y avoir pire que cette année révolue.
Loin de moi de penser que le papa de mes enfants serait en train de lutter pour repousser une échéance face à cette faucheuse que nous connaissons tous… et maintenant le Covid !
2020 beaucoup fantasmaient sur cette année 20/20, mais loin de nous de penser qu’elle signifiait une hécatombe à venir…
Cela fait si longtemps que j’ai déposé ma plume et que je n’ai pas écrit d’éditorial, bousculée par le tsunami de ma vie, et mes combats sempiternels alors que j’entre dans la seconde moitié de ma vie. Un demi siècle à rêver désespérément de cette planète éthique ( marque déposée de mon initiative lancée il y a dix ans) j’avais quarante ans, les rêves et l’amour plein le cœur)…
Aujourd’hui, j’ai toujours autant d’amour sauf que pour certaines choses, cela devient du ressort du désespéré et chimérique et pour d’autres …
Mais la guerrière perse ottomane et janissaire en moi ne meurt jamais ( mon papa m’avait expliqué notre généalogie)
Moi mon jumeau et mon papa avons un sang rare un A+ un sang européen ( preuve de notre passé de janissaire) et oui les gènes ne mentent pas; loool moi la rebelle et troublionne suis bien la digne arrière arrière arrière petite fille d’un Amiral des mers de l’Empire Ottoman, comment pourrais je courber l’échine alors ??? !
Savez vous petite anecdote ( et c’est pas moi qui ai choisi mon prénom mais ma maman ) que fériel signifie PHAR YEL en perse ( celle qui est a la nuque haute) celle qui ne courbe jamais l’échine. Comme on dit chez nous » choukti ma takassarach » mon épine dorsale ne peut se plier…
Alors que chaque fois que le destin semble me terrasser, je suis encore et toujours debout ! pas le choix que d’avancer.
Ne dit on pas que le bonheur est le chemin et non le bout du chemin ?
Alors me voici, debout face à ce nouveau monde à venir, mais à quel prix…
Nous allons vers un Autre monde
Nous vivons un moment douloureux mais un MOMENT HISTORIQUE !!!
Le tsunamis sera : géopolitique, spirituelle, technologique, génétique, économique. C’ est l’ère de toutes les menaces, de tous les dangers mais aussi de toutes les renaissances et rédemptions.
Si seulement nous en tirons les bons apprentissage.
Des changements vont devoir se faire sur notre rapport à l’autre, à la terre, à la médecine !
Changeons notre vision du monde
Et pour cela il faut avoir le courage de regarder son miroir, scruter nos manquements et nos défaillances.
« Notre pouvoir ne réside pas dans notre capacité à refaire le monde, mais dans notre capacité à nous recréer nous-même », disait Gandhi.
Ce virus épouvantable est notre chance de faire mieux !
Il est encore temps, nous nous voilons la face depuis tant d’années, nous faisons exactement ce qu’il ne faut pas car nous ne voulons pas sortir de notre zone de confort et notre invidualisme a pris le pas sur le bien être de l’autre et de soi même par conséquent.
Que nous faut il ? que le cancer vienne nous arracher l’être que l’on aime le plus au monde, ou que le Monde soit ébranlé par une pandémie pour prendre conscience de la finitude ? non nous ne sommes pas DIEU ET NOUS AVONS PENSE ETRE IMMORTELS !!!
Le COVID EST LA PLUS GRANDE CLAQUE DE NOTRE HUMANITÉ !
Ce virus nous fait prendre conscience avec violence notre égoïsme, notre fausseté, notre cupidité, à accumuler encore et encore le superflu.
En cette période de disette, livrée à moi-même avec mes petits jumeaux, seule au monde avec un époux luttant contre la mort dans un service oncologie, j’ai compris oh combien douloureusement que ma maladie du squelette est née d’avoir trop porté sur mon dos ( la maladie de Sheuerman, une arthrose cervicale dorsale et lombaire) et pourtant, je continue à faire du sport à bosser comme une malade, acceptant stoïquement ma maladie et ma douleur car elle me fait réaliser que je suis vivante et que je respire encore qu’importe ma peine et le désagrément non je ne prendrai ni anti inflammatoire ni doliprane ou autre chose pour anesthésier ce qui me fait sentir que j’existe encore.
Oui nous pouvons reprendre le contrôle de notre destin
Ne soyons pas des victimes et la douleur ou la maladie doit nous faire accepter le changement même si c’est douloureux. Mon époux me disait toujours « la peur n’écarte pas le danger » j’ai toujours été courage, la seule peur que j’ai c’est perdre les gens que j’aime, perdre ma propre vie m’importe peu » !
Réalisez que que chaque souffle, chaque battement de votre cœur signifie la vie
Le Dr David Servan-Schreiber avait expliqué dans son livre Anticancer sa découverte de la beauté de la vie, le jour où lui fut diagnostiqué une tumeur au cerveau.
Une tumeur maligne qui devait le diminuer intellectuellement et ne lui laisser que quelques mois de vie lui a, au contraire, donné l’occasion de produire des œuvres et de découvrir des thérapies (EMDR, oméga-3 et antioxydants notamment). Il a ainsi résisté plus de vingt ans à la maladie.
Plus que tout autre, il a montré que « guérir » (c’est le titre d’un de ses livres) ne voulait pas dire ne pas avoir de blessure. Cela veut dire que les blessures ne contrôlent plus notre vie, et même qu’elles nous permettent d’accéder à la liberté authentique, celle où on parvient à laisser ses peurs derrière soi, car on comprend qu’aucune blessure ne pourra nous empêcher d’aimer.
Alors changez avant qu’il ne soit trop tard.
Avec toute ma lumière !
Fériel Berraies Guigny