Jehanne est une thérapeute très engagée que j’ai eu le plaisir de découvrir suite à une mise en lien. Etant moi-même thérapeute, je suis toujours fascinée par le monde des médecines alternatives et il est vrai que j’ai toujours été attirée par la culture indienne et tous les trésors que l’on peut y trouver : histoire, art, culture et aussi médecines douces. L’Ayurvéda, cette médecine traditionnelle naturelle indienne est connue dans le monde entier ,mais dans nos régions, cela reste embryonnaire. C’est en décembre 2016 alors que je faisais la couverture d’un magazine de mon pays d’origine étant l’égérie de la marque de mode éthique franco indienne, Takla Makan, que j’ai entendu parler de l’Ayurvéda pour la première fois, puisque la créatrice de la marque y était très sensible et s’y formait. Je crois sincèrement que les rencontres humaines ne sont jamais des incidences ou des coïncidences et que chaque fois, on apprend de l’autre. UFFP vous fait découvrir Jehanne Joune fondatrice du cabinet Sihanna Veda.
Entretien SIHANNA VEDA
Entretien
Parlez-nous de votre parcours ? Que signifie Sihanna Veda ?
Dès l’âge de 4 ans, mon père m’a appris à masser, et j’ai toujours été passionnée par la complexité du corps humain. Durant l’adolescence j’ai eu des problèmes de dos importants. Un jour, j’ai décidé d’organiser avec ma classe de seconde un spectacle pour les enfants malades de l’hôpital Trousseau à Paris que j’ai côtoyé durant plus de 5 ans car je me disais que j’avais eu la chance de pouvoir sortir de cette situation alors que d’autres y étaient encore. Cette aventure m’a permis de rencontrer sœur Emmanuelle et Abbé Pierre. Sœur Emmanuelle m’avait dit « c’est bien ma petite fille de le faire, mais il ne suffit pas de le faire, il faut savoir pourquoi tu le fais ». Ces paroles, m’ont durant plusieurs années été comme un mantra, mais ce mantra m’a ouvert à l’Univers, à Dieu, bien plus tard. Le Dalai Lama disait quelque chose comme ça.. « C’est lorsque l’on souffre dans sa chair ou que l’on s’isole du monde en devenant Hermite pendant 50ans en méditant, que l’on devient sage… » Chacun devrait méditer la dessus. Après avoir pris conscience de certaines choses, j’ai décidé de faire une formation en massages ayurvédiques auprès du soleil d’or à Paris, vieille association indienne. Puis n’étant pas rassasiée, je suis partie en Inde pour me perfectionner en soins Ayurvédiques. Le retour en France fut un peu étrange car la réalité m’a rattrapé.
En effet, pratiquer l’Ayurveda à Paris comme il me l’avait été enseigné en Inde, était complexe. J’ai donc durant 6 ans travaillé dans les spa des hôtels de Luxe pour pouvoir développer mon activité comme je l’entendais à domicile et avec des protocoles que j’ai créé ces 7 dernières années et que j’enseigne dans les chambres des métiers et de l’artisanat de la Bretagne et de la Normandie. Mais je me sentais toujours un peu en dehors du circuit puis j’avais fait le tour des hôtels.
Pourquoi le Canada ?
J’avais entendu dire que nos pratiques étaient bien considérées au Canada alors j’ai fait une demande de visa et suis partie à nouveau à l’aventure. Vancouver puis Montréal. Partout où j’ai voyagé c’est 7 dernières années, il ne s’est pas passé un voyage sans que quelque chose me ramène à la Tunisie. Même sur une plage perdue au nord de l’île de Vancouver à Tofino, l’homme qui nous à prit en stop avec une amie m’a parlé de manière passionnée de la Tunisie où il avait voyagé quelques années auparavant avec sa femme. Je suis rentrée en France et je disais à mon conjoint que la Tunisie m’appelait. J’ai décidé de suivre une formation qui m’a permis d’avoir un certificat européen de compétences professionnelles en aromathérapie et phytothérapie de façon à mieux connaitre les plantes de méditerranée étant donné que ma connaissance était plus tournée vers les plantes ayurvédiques, il me manquait quelque chose pour intervenir en Tunisie entant que conseillère.
Ensuite cap sur la Tunisie ?
J’ai commencé à parcourir un peu la Tunisie, pour rencontrer les agriculteurs, voir si la possibilité de faire mon métier comme je le voulais était possible. Le parcours du combattant que beaucoup d’entrepreneur en Tunisie connaissent a commencé, mais voilà, aujourd’hui j’ai réussi à ouvrir mon entreprise et j’en suis très heureuse. Personne ne sait de quoi l’avenir est fait, mais mon plus grand souhait est de pouvoir ouvrir un centre de médecine alternative pour tous. Pour la petite histoire : C’est à Fort Kochin au sud de l’Inde dans le Kerala, au détour d’un chemin que j’empruntais pendant une promenade, attirée par le porche d’entrée d’un vieux temple boudhiste, que je me retrouvais entouré d’une nuée d’enfants. Deux petits garçons me prirent par la main, et me demandèrent mon prénom. C’est à ce moment précis que je découvris un immense bidonville. La prononciation de mon prénom n’était pas évidente pour les enfants, ainsi, certains d’entre eux me donnèrent le prénom de Sihanna. « Veda », simplement car cela signifie, la connaissance. Sihanna Veda est une association qui, il y a 10 ans de ca était déjà claire dans mon esprit. Le prénom que ces enfants m’ont donné à travers cette belle rencontre, tous ces instants d’amour et de partage sont la vie… et grâce à leur douceur Sihanna Veda est née.
La médecine Ayurvédique pour les non avertis comment l’expliquer ?
Cela fait plus de 5000 ans que l’Ayurveda est née. C’est une science reconnue comme médecine traditionnelle naturelle par l’organisation mondiale de la santé. Grâce à ses vertus, cette pratique ancestrale s’ouvre à nos sociétés occidentales depuis quelques années. C’est un mode de vie à part entière, une vraie philosophie de vie qui regroupe des pratiques comme le yoga et la méditation, mais aussi des soins du corps et de l’esprit.
L’Ayurveda prend en considération l’humain dans sa globalité, de façon à faire de la prévention une priorité dans cette approche holistique de la médecine indienne. La diététique est le premier médicament du corps et l’Ayurveda en fait un aspect fondamental dans ses traitements de façon à garder un équilibre et avoir une bonne santé.
Dans nos sociétés il n’est pas évident de garder un équilibre entre l’âme, le corps et l’esprit mais grâce à cette merveilleuse science, chacun peut réussir à retrouver cette énergie d’équilibre. L’Ayurveda travaille sur l’émotionnel de façon à prévenir de certains troubles psychiques et physiques. L’esprit a besoin de protection pour optimiser son bien être globale et des pratiques comme le yoga et la méditation sont de puissants outils de lâcher prise pour rester sur son chemin.
Le retour à la nature aux sources et puis quoi d’autre ?
Et un chemin de vie qui est guidé, qui est parfois curieux d’originalités, de réactions. L’importance d’aimer l’autre comme il est, et aider à travers l’amour que je donne à retrouver une forme de sérénité. Lorsqu’on apprécie la lenteur, on apprécie la vie en Tunisie, lorsqu’on apprécie de rire de tout et de rien à la fois, on apprécie les tunisiens, lorsque l’on apprécie la douceur de la lumière du soleil, on apprécie la Tunisie, et lorsqu’on est désordonnée pour la société occidentale alors on aime l’ordre de l’administration Tunisienne 😉 !
Que proposez-vous en cabinet ?
Un bilan adapté et personnalisé en fonction des besoins. Une définition du Dosha (qui s’apparente à l’humeur en français). Une analyse alimentaire et des exercices méditatifs avec les huiles essentielles, sont de rigueurs. Des soins énergétiques suivant l’Ayurveda avec des plantes et des huiles essentielles et, des soins de bien-être ayurvédiques à base de poudres de plantes et d’huiles essentielles également.
Les gens sont-ils réceptifs ? En Tunisie il y a tout un travail à faire mais à quel niveau ?
Oui les gens sont agréablement réceptifs ; la curiosité les amène à me contacter et à me demander en quoi consiste mon travail. Souvent, on me demande « mais c’est quoi Ayurveda ou ayurvédique enfin… ». Et lorsque j’explique quelle est l’approche holistique de l’Ayurveda qui m’anime durant la méditation ou l’approche manuelle que j’accompagne pour un travail profond d’un point de vue émotionnel, mais pas seulement, autour d’une régulation de l’alimentation car chaque aliment est métabolisé par l’organisme d’une certaine façon et notamment en fonction des émotions du moment T « Ah bon » on me rétorque, « oui » . Même les plus petites actions de la vie quotidienne sont prises en considération dans mon approche énergétique de l’Ayurveda. Alors en effet l’intérêt ce fait autour de ces explications car en Tunisie, le lâcher prise est assez compliqué à mettre en place dans la vie quotidienne. Beaucoup de gens très stressés, angoissés et anxieux développent tout un tas de pathologies à cause de ça. En résumé, je dirais que le travail est au niveau familial et professionnel, un peu comme partout ailleurs dans notre monde finalement !
En Ateliers que proposez-vous ?
Je propose des ateliers mais également des retraites sur les îles Kerkennah et dans le désert tunisien autour de Ksar Ghilane. Les ateliers pour « découvrir les huiles essentielles » ayant reçu une formation en aromathérapie de David Andrault, Aromathérapeute et ancien élève de Dominique Baudoux, ainsi qu’une certification européenne de compétence professionnelle en Aroma-phytothérapie auprès du CERFPA. Puis, « Comment créer sa crème de soin » à base d’huiles essentielles et de plantes ayurvédiques. « La réalisation du mandala du moment » correspondant au besoin d’ouverture d’un chakra. Puis dès le mois prochain « Les méthodes de purification des chakras » notamment grâce à la méditation et au chant. Les retraites sont des voyages spirituels grâce à l’approche ayurvédique qui me guide. Elles s’articulent à la fois autour du lever suivant le quotidien d’un dosha (humeur) en Ayurveda propre à chacun, du yoga en fonction de la saison, d’une méditation de purification des chakras, de récitation de mantra, la réalisation de mandala de sable comme les tibétains le faisaient, héritage de la période védique et d’autres outils de cette connaissance de la vie nous permettant de toujours mieux nous ajuster entre la puissance tellurique et cosmique.
Et dans votre carte de soins ?
Ma carte de soins est un condensé d’un travail de plusieurs années alliant l’Ayurveda, l’énergétique et l’aromathérapie. En effet, je fais les soins comme Abhyanga, Shirodhara-que j’ai nommé Shirodhara ou les cheveux de la reine de Saba car en plus de l’approche manuelle du crâne , il y a un enveloppement à base de plantes ayurvédiques comme le Bhringaraj ou le Manjishta. Je fais aussi de la litho-énergétique avec l’utilisation des huiles essentielles pour rééquilibrer les chakras, ré harmoniser le corps et l’esprits .
Les bobos du quotidien par ex, on pourrait proposer quel accompagnement ?
Il y a tout d’abord une analyse pour définir le dosha (humeur, compositions élémentaires) de la personne. Observation du ou des déséquilibres alimentaires, émotionnels ou énergétiques. Conseils sur l’alimentation au quotidien qui équilibre le dosha. Conseils en aromathérapie et en phytothérapie sans me soustraire au médecin car je ne fais aucune prescriptions, ni ordonnances n’étant pas habilitée à le faire bien entendu. Raison pour laquelle j’ai commencé à travailler en partenariat avec des médecins, pouvant eux-mêmes faire des ordonnances. Puis les séances sont accompagnés de soins ayurvédiques énergétiques grâce aux plantes et aux huiles essentielles.
Où êtes-vous située ?
En Tunisie, en plus de recevoir à Khereddine, j’interviens au domicile des gens comme je continue à le faire chaque mois à Paris et à dispenser mes formations pour les chambres des métiers et de l’artisanat de Bretagne et de Normandie depuis 7 ans.