Après avoir fait ses armes chez Fashion Fair en tant que Directrice commerciale, Fatou Sarr a décidé de faire une carrière solo en lançant la ligne cosmétique TRUE COLORS.
UFFP vous la raconte
Qui est Fatou Sarr?
Fatou SARR je suis née à Dakar il y a quarante ans et vis en France depuis que j’ai l’âge de cinq ans.
Quels enseignements tirez-vous des secrets de beauté de vos origines?
La beauté pour moi fait partie de l’ADN de toute africaine. Elle fait partie en Afrique de notre quotidien. Nos mères et grand mères nous transmettent la connaissance des plantes, des minéraux et des fleurs et cela rentre dans nos rituels de beauté. Ma vision de la cosmétique consiste donc à utiliser ces ingrédients et ces rituels beauté à travers un commerce équitable.
Vous avez créé True COLORS ? Quelle est sa genèse?
En tant que professionnelle de la cosmétiques multiethnique (plus de 10 ans chez Fashion fair cosmetics ) j’ai très vite fait un constat : l’offre était insuffisante aussi bien en France, qu’aux Antilles et en Afrique. Les femmes mates et foncées ont toujours été très coquettes par rapport à cet héritage culturel que je souligne au début de notre interview.
Elles sont très sensibles au packaging, aux textures, à la composition et au résultat d’un produit. En fait ce sont les femmes les plus exigeantes en matière de beauté. Je voulais donc répondre à toutes leurs exigences en lançant TRUE COLORS et l’aventure a commencé en juin 2010 après une année de travail avec notre laboratoire.
À qui la marque s’adresse t-elle ?
True Colors Paris s’adresse aux femmes glamour, chic, et urbaines, peu importe leur couleur de peau. En effet TRUE COLORS Paris revendique son statut de marque cosmopolite.
Nous voulions que la gamme casse les codes du shopping qui étaient jusqu’à maintenant segmentés par couleur de peau. Une asiatique , une maghrébine , une caucasienne et une femme noire trouveront toutes les produits adaptés à leur make-up dans notre gamme.
À quand un soin et une cosmétologie transversale, vous y pensez?
Mon souhait est vraiment de développer des produits pour mettre en beauté mais aussi pour soigner la peau et le cheveu. Notre objectif à moyen terme est donc de devenir une gamme de cosmétique complète.
Quel est votre regard de la beauté cosmétique noire?
Mon regard sur la cosmétique noire est celui d’une femme noire qui pense que nous méritons plus de choix, que les produits destinés à notre beauté devaient être plus présents à travers tous les réseaux de distribution sélectifs (grands magasins et chaînes de parfumeries ) alors qu’aujourd’hui il n’y a pas vraiment de prise en compte d’une offre adaptée de la part des professionnels de la distribution institutionnelle. Cet état de fait explique aujourd’hui la création des concept store multhienique.
L’éthique dans tout cela vous y croyez?
L’éthique pour moi est une philosophie que j’essaie d’appliquer dans mes rapports avec les gens qui m’entourent, professionnelles, collaborateurs ou proches.
L’éthique doit aussi être la base du processus d’achat, de fabrication et de distribution des produits. Mon objectif à moyen terme est de développer des produits basé sur le commerce équitable (soin et capillaire notamment)
Les marques blacks sont assez communautaires, vous en pensez quoi?
Les marques black ne sont pas communautaires, c’est le marché français qui leur impose ce sectarisme en refusant de les référencer dans les réseaux classiques de distribution, les marques reste donc dans des réseaux spécifiques qui, heureusement aujourd’hui sont de plus en plus nombreux.
Quelle est votre vision de la beauté en général ?
La beauté est un moyen de se sentir plus en confiance dans son environnement mais la tendance actuelle aborde une approche plus personnelle plus égoïste. On prend soin de soi pour soi pour son propre bien être et j’avoue que j’aime ce changement car il pousse notre secteur à être plus imaginatif à créer des produits plus pointus et moins de masse.
Qu’aimez vous dans votre métier, qu ‘aimez-vous moins?
Mon métier et mon secteur, la beauté multiethnique, me passionnent et je me réjouie tous les jours car il me permet d’échanger et de rencontrer des gens. Le seul aspect moins ludique est la gestion financière très importante dans une entreprise.
Des projets, des défis ?
J’ai des progrès et des défis chaque jour au réveil. Si je trouve les moyens financiers forcement nécessaires au développement de tout projet, je compte révolutionner mon secteur !! Grand défi n’est ce pas ?