Par Fatou Binta Gueye
UFFP vous fait découvrir une autre gagnante HARUBUNTU, une femme de tous les combats comme on les aime, qui ne baisse jamais les bras, qu’importe l’adversité !
Elle est la gagnante de cette édition passée 2012, inaugurée lors de la soirée finale du Sommet Africités Dakar. Kamuntu Jolly est la lauréate HARUBUNTU communication, primée dans la thématique : radio clubs pour marginaux en RDC. UFFP s’est entretenue avec elle pour parler de son initiative et de ses défis au quotidien pour les femmes de sa communauté. Un coup de cœur véritable pour UFFP.
Harubuntu signifie » celui qui a de la valeur » et met en lumière femmes et hommes pour qui fatalité n’est pas un langage ordinaire. Des talents avec des valeurs inébranlables qui contribuent à la construction ou à la reconstruction de leur société. Ces porteurs d’espoirs et créateurs de richesses Africains œuvrent au quotidien pour aider au développement du continent. Un pied de nez à toutes ces fatalités que l’on croit inexorables et qui accablent beaucoup de nos soeurs africaines. Mais pour l’Afrique, assurément, la relève se fera par les Femmes et preuve à l’appui.
Entretien :
Parlez nous de votre initiative? En quoi les radios clubs aident les marginaux?
Les radios clubs sont des structures à la base constituées principalement de paysans. Ils se mettent ensemble pour écouter les émissions de radio. Par la suite, ils se mobilisent et prennent une décision de changement dans leurs communautés. Ils organisent des activités de sensibilisation et de plaidoyer en accordant la parole aux personnes marginalisées (les femmes et les enfants surtout). Ils mettent ensemble un cadre d’échange et de dialogue entre les paysans et les autorités locales pour améliorer la bonne gouvernance, la sécurité et le développement socioecomique.
Avec la radio, nous avons créé une interaction entre les clubs de radio, les ONG membres de la radio et la radio et désormais les ONGS commencent à les considérer comme leurs cibles dans le cadre des activités de développement et de la défense des droits de l’homme. Ils dénoncent à travers des émissions et des reportages les violations des droits de l’homme et le manque de sécurité dans leur milieu.
Pensez vous que les medias informels peuvent faire le lien avec la communauté qui les rejette?
Les medias informels peuvent aider ces communautés car ces communautés ont besoin d’être écoutées dans leurs besoins et leurs problèmes. Ils ont besoin que leurs revendications arrivent aux autorités et qu’elles trouvent une réponse.
Parlez nous de votre cible, et des thématiques que vous proposez?
Notre cible prioritaire c’est le paysan et principalement les femmes. Car la mentalité africaine et congolaise a longtemps marginalisé et méconnu les droits de la femme à la gestion de la sphère publique. A part les femmes nous nous intéressons aux enfants et à la société en général. Les thèmes que nous proposons portent essentiellement sur les droits de la femme et de l’enfant, la bonne gouvernance, la démocratie, le développement socioéconomique, le genre, la justice, etc.
Etre une femme face aux marginaux cela vous a aidé ou au contraire rendu plus complexe votre initiative?
Mon statut de femme m’a beaucoup facilité la tâche surtout auprès des femmes, car elles savent que je suis au fait des défis qui les concernent. Je comprends mieux que quiconque leurs difficultés, leurs combats au quotidien dans la société.
J’ai la confiance de ma communauté car devant les échecs des hommes dans tous les secteurs de la vie, la tendance est orientée vers la femme et la communauté pense que les femmes peuvent faire mieux et améliorer la situation des droits de l’homme et de la bonne gouvernance. Enfin, ma situation de femme me prédispose à endurer avec ma communauté certaines situations difficiles et à réfléchir avec elle par conséquent, sur les pistes de solution
Votre expérience Harubuntu? Pensez-vous que la société civile et les femmes sont les plus aptes à construire la paix et comment?
Oui, car elles sont les premières ouvrières du développement, les premières cibles pour le développement. Et c’est en les impliquant que le développement durable sera effectif. Ensuite, la société civile est le maillon de la communauté et quand elle est forte elle fait bouger les choses et fait changer certaines situations dans le pays. Dans mon pays, les femmes représentent la majorité de la population électrice et peuvent donc apporter une contribution considérable dans la construction de la paix. .Enfin, les femmes sont toujours les victimes des exactions et de la mauvaise gouvernance et elles sont donc mieux placer que quiconque pour en expliquer les conséquences et réclamer des changements !
Autre façon de construire la paix et le développement à travers les radios clubs !