Vous avez commencé par les problématiques de l’eau et avait également oeuvré d’ONGS dans le secteur de l’humanitaire, quelques mots?
En travaillant plusieurs années sur les problématiques de l’eau, en Afrique notamment, j’ai pu observer l’assèchement des points d’eau, prendre conscience du dérèglement climatique. J’ai vu beaucoup de puits qui étaient à sec pour la première fois depuis leur construction, plusieurs décennies auparavant, et il n’est pas toujours possible, et jamais facile (c’est assez cher, dangereux), d’augmenter la profondeur d’un puits. De nombreux points d’eau deviennent inutilisables, non seulement à cause de la sècheresse, mais aussi à cause des contaminations (souvent dues aux inondations).
Planter des arbres, c’est s’attaquer à la problématique en amont.
Quand avez-vous intégré la Fondation Yves Rocher, quel est votre rôle en son sein?
Parlez nous du Programme Plantons pour la Planète?
J’ai intégré la Fondation Yves Rocher il y a un an et demi. Au sein du programme, je réceptionne les propositions de projet des ONG et contribue à la sélection. J’accompagne ensuite le partenaire tout au long du projet. Régulièrement, je visite les projets , accompagnée parfois d’un consultant.
Mon expérience de terrain me permet de mieux appréhender les problématiques de nos partenaires. Elle me permet entre autres de mieux comprendre les difficultés auxquelles elles font face au quotidien.
Planter pour la planète, c’est planter pour l’humain. Nous recherchons la qualité, défendons la diversité, mais notre ambition première est de créer du lien. Que ce soit à l’échelle d’un village, d’un pays ou à l’échelle planétaire, nous cherchons à créer ou renforcer les liens des hommes avec leur terre, mais aussi les liens entre eux.
Le Bilan d’hier à aujourd’hui? Vous pensez que les individus peuvent changer le Monde ?
Que voulez-vous transmettre au-delà de l’acte de planter?
A ce jour, nous avons collaboré avec une trentaine d’ONG dans 27 pays.
Grâce à ces partenariats opérationnels et grâce à son mécène principal, la marque Yves Rocher, le programme Plantons pour la Planète permet de planter environ 10 millions d’arbres par an. C’est beaucoup, c’est si peu. Ce ne sont pas ces arbres qui vont atténuer le dérèglement climatique, mais le changement des consciences.
Planter, c’est se rappeler. Planter pour ne pas oublier que les arbres nourrissent la terre et ceux qui les plantent.
Votre objectif? Votre action a fait des bb, et est partagée dans pas mal de pays ?
Il existe plusieurs actions de plantation, fort heureusement. Chacune a sa particularité, ses méthodes. Comme je disais tout à l’heure, chaque arbre compte. Nous sommes attentifs à ce que nos projets de plantations n’empêchent pas les populations locales de continuer à exploiter les forêts et plantations car beaucoup en vivent.
Nous ne cherchons pas à empêcher les populations locales d’exploiter les ressources forestières ou même les haies, que ce soit celles existantes ou celles que nous plantons. Cela fait pour nous partie de l’équation. La forêt est une ressource pour l’humain qu’il faut gérer durablement. Elle n’est pas là que pour stocker du carbone ou produire de l’oxygène.
Que voudriez-vous dire aux planteurs du Monde?
Mon message s’adresserait aux planteurs et aux non planteurs, car nous sommes tous concernés. J’aimerais pouvoir être la petite voix qui rappelle à chacun d’entre nous, sans exception, dans le cadre professionnel et personnel, que chaque arbre compte.
Parlez-nous de ce que vous faites dans toute la France?
En France, nous avons déjà planté 2 millions d’arbres avec l’Afac-Agroforesteries (Association Française Arbres Champêtres Agroforesteries) et avons signé un contrat pour un troisième million d’ici 2018.
De plus, nous avons décidé de soutenir les filières locales agissant pour la conservation et l’utilisation durable d’espèces végétales indigènes, en ligne avec la stratégie nationale pour la biodiversité.