La Fondation Yves Rocher Institut de France a vu le jour à l’initiative de Jacques Rocher, fils d’Yves Rocher le créateur de la cosmétique végétale.
Cette Fondation contribue à la conduite d’actions locales et globales de conservation de la nature, de solidarité et d’éducation à l’environnement dans plus de 50 pays du Monde. Créé en 1991 et placée sous l’égide de l’Institut de France en 2001, la Fondation Yves Rocher œuvre pour un Monde plus « vert » au travers de deux actions phares: le Prix Terre de Femme et l’Opération Plantons pour la planète.
Plantons pour la Planète est aussi la seconde campagne de sensibilisation pour la préservation de l’Environnement et pour un développement durable de la Fondation Rocher. : rêve bio pour l’humanité est une aventure qui commence en 2007 après la rencontre de Jacques Rocher avec Wangari Maathai Prix Nobel de la p aix marraine de la campagne » Plantons pour la planète »
United Fashion for Peace était le partenaire média du dernier prix Terre de Femmes Afrique à Marrakech ce mois de février.
Entretien avec le géniteur de l’opération Jacques Rocher:
11/ Parlez-nous de votre rencontre avec la prix nobel kenyane Wangari Maathai? Votre objectif planter combien d’arbres, à aujourd’hui quel est le total des arbres plantés?
La regrettée Wangari Maathaï était une femme d’exception, elle m’a donné l’envie d’agir, de lutter, d’avancer. C’est une grande fierté que d’avoir pu la rencontrer et de l’avoir rejointe dans son combat pour rendre notre planète plus verte. C’est justement à l’issue de notre rencontre à Nairobi en 2007 au Kenya que j’avai décidé d’engager la Fondation Yves Rocher à planter 1 million d’arbres. Avec l’aide des clientes de la Marque Yves Rocher, deux ans plus tard, en 2009, nous étions parvenus à planter plus de 5 millions d’arbres. Cette année, pour les 50 ans de sa création, la Marque Yves Rocher s’est engagée à financer à travers la Fondation Yves Rocher la plantation de 50 millions d’arbres d’ici 5ans. C’est donc un véritable challenge qui nous attend et nous avons donc besoin de toutes les énergies.
2/ La Fondation Yves Rocher soutient 13 ONG réparties sur le Monde, quelles sont elles?
En effet, pour la Fondation Yves Rocher, c’est essentiel de s’appuyer sur des ONG locales qui ont une réelle culture de terrain. Avant tout engagement, il y a une rencontre humaine entre la Fondation Yves Rocher et une personnalité comme par exemple Sebastiao Salgado au Brésil, Anne-Elisabeth Rehault au Burkina Faso, Haïdar El Ali au Sénégal, etc. Je me déplace toujours pour me rendre compte sur place de l’action menée, nous sommes de véritables partenaires. Ainsi, avec la Fondation, nous soutenons l’action de 13 ONG à travers le Monde: la Fondation Mohammed VI pour la sauvegarde de l’arganier au Maroc
• Océanium pour la réhabilitation de la Mangrove en Casamance au Sénégal
• Baobab 29 au Burkina Faso pour lutter contre la déforestation de la région du Sanguié
• Green Ethiopia pour rétablir les écosystèmes dans la région du Tigray en Ethiopie
• L’Homme et l’Environnement à Madagascar pour mener une gestion durable des plantes utiles
• WWF au Mexique dans l’Etat du Michoacàn pour préserver la forêt qui sert de lieu d’hibernation et de reproduction aux papillons Monarque
• Agronomes et Vétérinaires sans Frontières à Haïti pour reboiser 100 hectares en espèces d’arbres fruitiers et utiles à la construction
• Instituto Terra au Brésil pour reconstituer la Forêt Atlantique ou « Mata Atlantica »
• Aborna en Australie pour restaurer un eco-système en adéquation avec le mode de vie des aborigènes
• Isha Foundation en Inde pour lutter contre la désertification dans le Tamil Nadu
• WWF en Russie dans la région de l’Altaï pour reconstituer la forêt primaire dévastéE suite à une série d’incendie
• Bergwaldprojekt en Allemagne pour préserver la forêt du parc national Harz
• ONF en France pour reconstituer la forêt landaise qui a été dévastée par la tempête Klaus
3/ Préserver la biodiversité, c’est préserver l’autre, vous reprenez le rêve de feu votre père?
En effet, mon père était un visionnaire. Il considérait que – et je le cite – « nous avons un devoir suprême vis-à-vis de nos enfants, de nos petits-enfants, des générations futures, c’est de leur laisser une terre comme celle que nous avons reçue ». Bien évidemment, je m’inscris dans cette perspective et je m’emploie au quotidien par l’action de la Fondation mais aussi à travers ma fonction de Directeur du Développement Durable du Groupe Yves Rocher ou en tant que maire de mon village natal de La Gacilly, en Bretagne, à préserver la Nature et à maintenir sa diversité. Bien évidemment, ce n’est pas toujours facile, il y a des moments où l’on se sent découragé mais alors, je pense aux sourires des tous les portraits qui ont été fait lors de nos opérations de plantations. En fait, l’artiste photographe Patrick Wallet m’accompagne lors de chaque opération et réalise des portraits de planteur. A chaque fois, avec une pousse d’arbre à la main, c’est un sourire. Et croyez-moi, ces sourires sont une force, une force qui m’accompagne pour avancer. Je crois à l’écologie du bonheur, à l’écologie qui rend heureux!
4/ Le développement durable et le bio à un prix et il n’est pas toujours possible pour les pays démunis en Afrique, quel message leur passer? Quels sont les gestes les plus simples et qui ne coûtent rien?
Les contraintes peuvent être de formidables opportunités. La Fondation Yves Rocher avec le Prix Terre de Femmes récompense dans 15 pays dont le Maroc des femmes qui agissent au quotidien, sans forcément avoir de moyens financiers. Depuis que ce prix existe, voilà bientôt 10 ans, j’ai pu voir des initiatives formidables qui ont commencé par la volonté d’agir: four solaire pour éviter la déforestation, ferme de spiruline pour contrer la malnutrition, pépinières de moringa et de karité pour développer une micro-économie locale,… Volonté, détermination et envie permettent d’accomplir des actions déterminantes pour l’environnement.
5/ Le Prix Terre de Femmes s’adresse pour sa prochaine édition à l’Afrique, quel est le profil de la lauréate africaine potentielle? Que pensez-vous des villageoises du Djenne qui fabriquent les bracelets Djokko que Mme Shlumberger revend au Monde, elles recyclent les déchets et financent la construction d’école au Mali, est ce que ce genre d’initiative rentre dans les critères de la fondation?
Tout d’abord, il n’y a pas un profil type. Le prix Terre de Femmes récompensent des femmes qui sont engagées dans des actions en faveur de l’environnement. Par contre, nous récompensons des Femmes dont l’action existe depuis déjà quelques années. Il s’agit de donner un coup de projecteur sur l’action menée et de les aider à poursuivre. Alors, il faut ne pas hésiter à faire acte de candidature. Toutes les informations sont sur le site: www.yves-rocher-fondation.org
6/ Quel message voudriez-vous donner aux femmes africaines qui vivant dans la précarité et font du développement durable?
Tout d’abord, je tiens à les féliciter pour leur action. Personnellement, j’ai pu, à travers mon expérience, me rendre compte que les femmes avaient bien souvent une longueur d’avance, elles sont moins court-termistes, elles ont une conscience plus aigüe de leur impact sur la Nature. L’important est d’agir, chacun a son rôle à jouer, à sa mesure. Je crois à l’exemplarité, je crois à l’effet cumulatif des actions. Alors, bravo, Mesdames, c’est ensemble que nous parviendrons à faire que demain sera un monde plus vert.