Après avoir shooté les plus beaux top-models black du Sénégal et d’ailleurs, le baroudeur de l’image en Afrique, Stéphane Tourné revient avec un nouveau concept : révéler le visage de l’année, The face of the Year. Un nouveau défi pour cet amateur du beau, version image qui n’est jamais à court d’idées. Nous connaissons son côté engagé avec les expositions sur le développement durable, ses clichés lors des Fashion Week de la capitale dakaroise, aujourd’hui nous vous présentons le « dénicheur de talents » au travers d’un concours qui promet de faire le buzz au pays de la Teranga. Car pour une fois, tout le monde a droit de montrer sa beauté quelque soit son âge et ses mensurations. Éloigné des critères élitistes des mannequins d’agence, du moment que la personnalité l’attitude et le look en jettent, n’importe qui peut espérer participer au concours.
Stéphane Tourné photographe et fondateur du Concours of the Year Dakar en compagnie de ces gagnants. photo crédit Erick-Christian AHOUNOU S
Entretien exclusif avec UFFP
Face of the year why and what ?
Face of the Year made in Sénégal est un concours. Un concours basé sur la photogénie, sans aucun autre critère. Les candidats venaient s’inscrire et je réalisais un portrait. Ensuite, un lien avec l’ensemble des portraits réalisés était envoyé aux membres du jury.
Le jury devait voter une première fois pour dix hommes et dix femmes, afin de sélectionner les finalistes. Puis une seconde fois, mais cette fois-ci uniquement pour un homme ou garçon et une femme ou fille.
J’ai choisi les membres de mon jury avec un soin particulier afin d’avoir un beau panel de personnalités, parmi mes connaissances et qui aient tous un lien avec l’image ou l’Afrique, et éventuellement les deux.
La Couverture Afrique international. UFFP june edition. Les gagnants de Face of the Year Dakar. Chloé Dufour et Mentor Ba.
Quelles sont les récompenses ?
Les vainqueurs reçoivent les lots suivants :
Un trophée et le titre de « Face of the Year » made in Sénégal 2013.
Portfolio offert à chacun des gagnants par le photographe Stéphane Tourné
Couverture du magazine web « United Fashion for Peace » pour le mois de juin. Et interviews des lauréats et du fondateur du concours, cad moi ( sourires)
Formation généraliste d’un an chez la designer Oumou Sy.
Dasha Nicoue créatrice dans la mode équitable offre deux bons d’une valeur de 100.000Fcfa à valoir sur toute commande de sa ligne.
Mama Fagueye Ba designer offre une prestation – création sur modèle lors de la prise de vue et elle offre cette création.
Lamine Diassé créateur offre un costume sur mesure d’une valeur de 200.000 Fcfa.
Emma Style offre une chemise homme et une tenue femme.
Bull Doff offre un ensemble de sa dernière collection à chacun des lauréats.
Nafytoo, « Épices de Femmes » offre deux bons d’achat d’une valeur de 50.000Fcfa.
Adama Paris offre deux bons d’achat d’une valeur de 50.000 Fcfa et deux pass VIP pour la Dakar Fashion Week 2013.
Mamata Design offre à la gagnante une tenue femme en pagne indigo de Guinée.
Maa Guette offre une robe haute couture.
El Hadji Diouf offre l’équipement de Leeds United avec le maillot dédicacé.
Libellule offre deux chèques cadeaux d’une valeur de 25.000 Fcfa.
Farity offre une gamme complète de ses produits à base de karité à chacun des deux vainqueurs du concours.
I-Moda Italia offre une chemise Hugo Boss et une casquette pour lui, deux robes de soirée pour elle et trois peluches aux enfants finalistes.
Red Lips offre un stage de maquillage à la gagnante et à sa dauphine ainsi que sa prestation lors de la réalisation du portfolio.
Da Promoter Agency offre un T-shirt personnalisé à chacun des gagnants, avec la photo de son choix imprimée dessus. L’agence consacrera aussi une page plus un portrait sur son site web.
Onglmania offre un soin manucure et pédicure plus soin paraffine à chacun des six derniers participants.
Checky Blaze offre un album dédicacé à chacun des lauréats.
A’S de la Perfection offre une tenue en wax et une petite sacoche pour elle et une veste streetwear et un porte-clé ethnique bi-matière en argent pour lui.
Et enfin, le magazine Elixir offre la couverture et la première de couverture, ainsi qu’un interview et photoshoot pour son numéro de rentrée (octobre).
Ce concours je l’ai lancé par ailleurs pour plusieurs raisons.
Aujourd’hui, les concours pullulent sur le Net et les réseaux sociaux. Ces concours ne sont pas jugés, ce sont uniquement des internautes qui votent, et au final ils sont remportés par ceux qui ont les réseaux les plus étendus, le plus grand nombre d’ « amis » ou de « fans ». Ça perd tout intérêt. Ce ne sont plus jamais les meilleurs qui gagnent.
Ensuite, tous les concours de beauté ou d’agences de mannequins sont très stricts et exigeants sur les critères de taille, corpulence, âge etc.
Enfin, lorsque j’organise un casting, même pour une campagne de pub, il y a là encore des critères bien précis, même s’ils sont différents de ceux de la mode, et beaucoup de gens me demandent à quand un casting pour eux, qui sont comme ça ou comme ceci…
Voilà, j’ai décidé de le faire, ce casting qui ne refuserait personne, sous forme d’un concours. En espérant que cela serve d’exemple, peut-être aux annonceurs, et secrètement que les lauréats, en tout cas les finalistes représentent différentes catégories. J’ai été servi !!!
Votre bilan de cette première expérience ?
C’est très tôt pour en parler. On vient tout juste d’élire les gagnants. Ça va être intéressant de suivre leurs évolutions respectives. Il peut ne rien se passer, la photogénie ce n’est pas tout.
Mais en même temps, tout peut arriver. On en reparle dans quelques mois ?
Ils sont déjà en couverture de UFFP, c’est pas mal…
Pour moi, beaucoup de fatigue, j’ai tout fait tout seul, mais beaucoup d’excitation et de satisfaction car on est arrivé au bout, la finale est télévisée, les gagnants sont couverts de cadeaux, les membres de mon jury ont répondu présent, ce n’était pas gagné car ce sont des gens très occupé.
Qui sont-ils ?
Ils sont Randal Kleiser, réalisateur de « Grease », « Starsky et Hutch », Pitof, réalisateur de « Cat Woman » et « Vidocq, Euzhan Palcy, réalisatrice de « Rue case Nègre » et « Une saison blanche et seiche », Rockmond Dunbar, acteur (Prison Breack), Jimmy Jean-Louis, acteur (Heroes), Tene Gaye (Best model of the World), Alphadi, fer de lance des créateurs Africains, Dasha Nicoué, styliste et présidente de mon jury, Mbathio Beye, miss Black France 2012, Kimmarie Johnson, modèle, actrice et créatrice de la ligne SkinGlow by Kimmarie, Almamy Lo, directeur de la rédaction du magazine Miss Ebene, Jacob Desvarieux, chanteur du groupe Kassav, Erick Ahounou, photographe de presse, Jacob Foko, photographe et journaliste à Santa Barbara, Franck Gomis, directeur artistique sénior, Emma Style, styliste, Mickael Kra, créateur de bijoux haute couture, Nafytoo, Valérie Traoré, Valérie Bishop, Moly Kane, Mara Ndiaye, Cherif Ndiaye, le 221, Publicom etc, etc…
Qui a concouru ?
Tout le monde ! On a eu des enfants, des bébés, une Thaïlandaise, un retraité qui a gagné d’ailleurs, beaucoup de mannequins, confirmés et débutants, des étudiants et vraiment des gens de tous horizons, métiers, origines, c’était très rafraichissant !
Les conditions, c’était de venir s’inscrire, sur deux jours, et se faire photographier. C’est tout !
Les gagnants ?
La gagnante est une étudiante, une adolescente. Très jolie métisse.
Certainement celle qui doit faire chavirer le plus de cœurs dans son lycée.
Une poupée !
Le gagnant est un retraité atypique, avec des dreadlocks couleur de neige… Le genre de mec que tu n’oublies pas si tu l’as croisé un jour.
Une espèce de Budah massaÏ…
Quel message à travers ce message ?
Le message est clair. Ce concours s’appelle « Face of the Year », comme des centaines d’autres concours à travers le monde, essentiellement des concours d’agences de mannequins. C’est le « Made in Sénégal » qui change tout et qui fait tomber toutes les barrières, toutes les limites, toutes les restrictions. Le message, c’est qu’ici, on met en pratique les discours des autres. Et puis, bien sur, un message qui s’adresse aux annonceurs. On a tendance à penser qu’en faisant une image d’un cadre en costume, cheveux courts, la quarantaine et peu typé, on s’adresse au plus grand nombre. Si on regarde mes 26 finalistes, on a de tout. Des petits, des grands, des enfants, des gens avec des dreads, des rondes, des métisses…
Ce que je redoutais un peu, c’est que ce soit deux mannequins célèbres qui remportent les deux prix. Ce n’est pas le cas, et j’en suis ravi, même si tous les mannequins qui étaient là sont mes amis, ils comprennent tout à fait ce que je veux dire.
C’était dramatique pour moi de voir partir chaque personne en finale, j’avais envie de pleurer. Le petit Léo, quatre ans a versé une larme, il est sublime, exceptionnellement beau ! A ce moment, j’ai même regretté d’avoir organisé ce concours, j’aurai voulu que tout le monde gagne.
Casser les critères trop élitistes en somme ?
Oui, complètement. D’abord, ce n’est pas un concours de beauté, mais de photogénie, même si c’est très proche. Et puis, je dis, je pense et j’essaye de le prouver, la beauté est universelle. On doit absolument abandonner les critères qui nous sont inculqués par une minorité. La beauté est dans un sourire, dans un regard, dans une mimique. Qu’on se le dise !
Alors cette première édition qui était un coup d’essai s’est transformée en une véritable réussite et je suis déjà en train de penser à ce que sera la suivante. Il faut que ce concours devienne une référence, le message qu’il porte est éthique et donc il renvoie aux valeurs de UNITED FASHION FOR PEACE!