Wendy Luhabe a été désignée comme l’une des 20 femmes les plus influentes d’Afrique du Sud par le « Sunday Times » en 1999 et parmi les 100 leaders de demain par le World Economic forum à Genève en 1997.
Photo copyright Eric Miller / World Economic Forum 2008
Africa Summit, Cape Town, 3 – 6 June 2008
Elle a publié en 2002 « Defining Moments « (un livre autobiographique) qui a eu un impact certain dans le débat sur la place des cadres noirs dans l’Afrique du Sud post-apartheid. Elle est présidente des conseils d’administration de différentes entreprises parmi lesquelles Vodacom, un acteur de poids dans le domaine des Telecom en Afrique du Sud. Elle est la fondatrice et CEO de l’International marketing Council of South Africa. Elle a fondé également le WIP Fonds (Women Investment Portfolio Holdings], le premier fond d’investissement sud-africain possédé par des femmes. Elle participe à la création d’Alliance Capital, un fond d’investissement gérant actuellement 5 milliards de rands d’actif et lance le « Women’s private Equity Fund », un fonds d’investissement spécifiquement destiné au financement d’initiatives de femmes entrepreneurs en Afrique du Sud.
Elle fait partie du Board international pour l’Afrique du Women’s Forum for Economy and Society de Deauville. Elle est le symbole de tout un Continent : l’Afrique. Elle est femme, elle est noire et elle est née durant l’Apartheid. Mais elle est aussi la preuve que tout est possible quand il y a le talent, la vision et la détermination.
Wendy Luhabe une femme convaincue du pouvoir des femmes
Après des études commerciales à l’université du Lesotho d’où elle est sortie diplômée en 1981, Wendy Luhabe a commencé à travailler dans le marketing puis pour l’industrie automobile en s’expatriant en Allemagne, puis aux Etats-Unis pour BMW. De retour en Afrique du Sud, elle a crée en 1991 « bridging the gap » (combler le fossé), une société de conseil en ressources humaines en vue d’aider les Noirs sud-africains à mieux s’intégrer dans le monde de l’entreprise. » J’avais croisé à l’époque plus d’un diplômé qui venait confier à moi son désarroi au sein des entreprises car en terme d’évolution de carrière il n’y avait presque rien » nous confie t-elle. Mais pour les femmes noires à l’époque, la situation était encore plus précaire. Wendy Luhabe a décidé alors de créer un Fonds pour aider les futures femmes chef d’entreprise. Avec Wiphold, dont l’actionnariat n’est ouvert qu’aux femmes elle milite pour l’émancipation de ses sœurs africaines, notamment celles vivant dans le milieu rural et ployant sous le joug d’une société restée profondément machiste. Les femmes sud africaines ont donc investi leur économie dans une entreprise fondée et détenue par des femmes. Et au total, ce sont près de 350 000 femmes qui sont bénéficiaires d’un soutien financier. De plus, une partie des bénéfices sert à soutenir des projets éducatifs ou médicaux. Ces investissements sont suivis d’un service de coaching, permettant aussi à ces entreprises de croître.
Présidente de l’IMC
Présidente de l’IMC (International Marketing Council of South Africa), l’autre défi de Wendy Luhabe est « de mieux vendre l’Afrique du Sud » son slogan » South Africa Alive with possibilities » est connu aujourd’hui à l’international.
A la tête d’une importante délégation d’Afrique du Sud, membre du Board international du Forum des femmes de Deauville, c’est elle qui a remis le prix Cartier à la lauréate de Tanzanie Ann Kihengu pour son projet sur l’électricité solaire » elle a été choisie car son projet répondait à un besoin des communautés de son pays mais parallèlement allait générer des emplois et signifier un réel avancement pour les communautés rurales de son pays » nous a t-elle expliqué. Un choix qui a été plein d’émotions autant pour celle qui recevait le prix que celle qui le donnait » les trois finalistes africaines présentaient des projets merveilleux mais il fallait faire un choix, toujours cornélien » nous a t-elle confié. Une femme de grand engagement et de grand cœur, un role model pour l’Afrique et le Monde au féminin.