Par Elyssa Souissi
Hans Erni est un grand artiste Suisse qui a marqué son temps et dont la renommée dépasse les frontières. Il a laissé un legs artistique inestimable. Tout comme sa création qui a posé des regards inoubliables sur le Monde. C’est dans le cadre d’une exposition de la Fondation Giannada que Jacques Dominique Rouiller, commissaire de l’exposition a résumé il y a prés de trois ans déjà, 80 ans de création. Un réel défi, d’autant qu’il s’agissait de marquer la différence d’avec les rétrospectives antérieures. Intime et inédit sont les deux axes de sa présentation. La plupart des œuvres montrées n’ont jamais été vues à Martigny. Elles portent souvent l’empreinte, et jusque dans les paysages, de celui qui fit d’abord un apprentissage d’arpenteur géomètre, puis de dessinateur architecte. Hans Erni est considéré comme un des maîtres de l’art abstrait. Ses quelques toiles non figuratives rappellent l’extraordinaire précocité du jeune peintre qui, âgé de 25 ans à peine, rivalisait avec les plus grands : Picasso, Braque, Juan Gris, Calder, Arp, pour n’en citer que quelques-uns.
Après avoir voyagé dans sa tête, Erni découvre Paris, Londres, Berlin. Autant de points de chute et de séjours rimant avec formation, découvertes et ressourcements. Mais c’est sa rencontre avec l’Afrique, qui nous touche le plus. En 1951, Jean Gabus, alors directeur du Musée d’ethnographie de Neuchâtel, l’emmène avec lui lors d’une mission en Mauritanie – en 1971, ils iront au Niger. L’exposition rend compte de ces heureuses parenthèses dans l’œuvre du peintre. Vie quotidienne, artisanat, techniques sont révélés une nouvelle fois par un œil qui les restitue avec précision, grâce et spontanéité. Les carnets d’esquisses de Hanz Erni, ont un caractère intime par essence. Et pour le Commissaire, il était urgent de les faire partager au public en agrandissant ce qu’il fallait qualifier de notes de voyages. Un voyage dans le passé artistique d’un grand, un véritable pèlerinage démonstration, et une quarantaine de dessins qui restituent fidèlement et respectueusement des séquences de vie, des émotions, des rencontres, des morceaux de vie captés lors de ses déplacements en Afrique, mais également en Chine et en Inde.
Crédits : JDR/Lausanne