Elle c’est Lilia El Golli et Liloone de son nom d’artiste et ses clichés sont si vivants, qu’ils parlent et susurrent à l’oreille de ceux qui ont oublié de voir l’indicible. Liloone saisit des instants volés, comme un clin d’œil fugitif pour immortaliser ce qui nous entoure: la lumière, les ombres, le mouvement. Elle pose son regard d’abord sur Mère nature, son espace, ses mystères pour dévoiler l’extrême richesse et fragilité de ce que l’homme a de tout temps considéré, comme un acquis.
La rose pourpre du coeur by Liloone
Écolo? on dirait plutôt que sa photographie est engagée et conceptuelle. Elle fait réfléchir, passé le délai du premier regard. La terre est là, mais elle est en péril et l’Homme en est responsable » mais il ne peut la sauver, car pour la respecter, il faut d’abord qu’il se respecte lui-même » nous confie l’artiste. Ses natures mortes en noir et blanc avec ce jeu de clair obscur nous font également penser à une certaine forme de mysticisme et de spiritualité, car la religion forge aussi les âmes à tort ou à raison. Elle construit et déconstruit l’homme depuis la nuit des temps.
Et c’est là que nous entrons dans la seconde phase conceptuelle de la photographie de Liloone. L’artiste se penche en effet, sur la matrice : la femme qui porte, qui donne la vie, qui élève qui évolue au grès du temps et des vicissitudes de son histoire. Nous sommes troublées par ses portraits de vieilles femmes paysannes ridées et si graves.
Ces femmes qui portent en elles le fardeau de l’histoire de l’humanité. Ces femmes qui sont l’origine du Monde et qui malgré les remous restent le socle, le fondement de ce qui fut notre origine. Ces femmes qui même aujourd’hui, au crépuscule des post révolutions continuent de changer le Monde pour le meilleur malgré le pire. Liloone nous a d »ailleurs confié qu’elle était sur un nouveau projet à la rentrée qui mettra en avant le féminin pluriel. Nous avons tout simplement hâte !