Par Marie Amy Doukouré
texte courtesy of UFFP toute reproduction interdite merci
photos DR Vincent Michéa
cliché de Katoucha Niane DR
Vincent Michéa a toujours été une des têtes d’affiche des expositions d’arts au Sénégal, notamment de la biennale Dak’Art. Cette année, à la grande surprise générale, l’artiste manque à l’appel et c’est pourquoi, UFFP s’est intéressée de plus près à son œuvre.
Focus sur un artiste hors pair
Résidant au Sénégal depuis 25ans maintenant, les œuvres de ce peintre français, ornent les salons de la Haute Bourgeoisie Dakaroise.
Figure emblématique de l’art sénégalais, l’artiste est lui même surpris de ne pas figurer dans la programmation de cette année. Un « boycott » qui ne le décourage pas pour autant, puisqu’il décidera d’ouvrir durant la biennale aux visiteurs et sur rendez-vous, son atelier de la Zone B, un quartier résidentiel de Dakar.
Parmi les oeuvres, nous pouvons y admirer des portraits de femmes, de couples et de célébrités comme la chanteuse libanaise Fayrouz, la défunte Top Model Katoucha Niane, le chanteur zaiko Papa Wemba, l’homme de lettre et politicien Léopold Sedar Senghor, le sculpteur Ousmane Sow, etc…
Son Art engage une certaine particularité qu’il appelle : « Traitement de l’image en trame de presse » par lequel, cet ancien photographe et graphiste commence par agrandir une photo en noir et blanc de sorte à n’obtenir qu’une image composée de petits points. Il reproduit ensuite le reflet de ces points projetés sur sa toile avec de la peinture acrylique. Nous sommes impressionnées par ce travail de précision qui requiert des semaines de labeur.
Toujours dans la précision du détail, nous apprécions les paysages urbains du centre ville du Dakar des années 50 à 70, telles des cartes postales, entre architecture coloniale et modernisme.
Ces œuvres seront exposés à la Jack Bell Gallery de Londres du 28 Juin au 28 Juillet 2012.
Une expo en devenir qui risque de défrayer la chronique !
UFFP a aussi eu la chance de voir à l’œuvre l’artiste, en pleine préparation de sa prochaine exposition sur le prophète mouride (confrérie musulmane d’Afrique de l’Ouest), Cheikh Ahmadou Bamba, intitulé « I’m back and I feel angry ». Pour cette expo, qui aura lieu à la Raw Material Company de Dakar du 29 Juin au 13 Octobre 2012, l’artiste s’est inspiré de la silhouette du guide spirituel, une image iconographique que l’on trouve partout dans le Sénégal sur les «cars rapides », les échoppes des petits commerçants de même qu’au sein de toutes les maisons de ses fervents adeptes à travers le Sénégal, la Gambie, mais aussi de la diaspora sénégalo-gambienne de Londres, Paris et New-York.
Le paradoxe de cette Icône qui fait justement la particularité du mouridisme réside dans le fait que l’Islam interdit explicitement toute représentation iconographique. Vincent Michéa, au risque de défrayer la chronique, « pousse le bouchon » un peu plus loin en osant apposer à la silhouette du Saint Homme des titres de chansons reggae, soul et jazz de Marvin Gaye, Louis Amstrong, Peter Tosh, Otis Redding et même Enrico Macias et Johnny Halliday.
Mais c’est avec beaucoup de respect et de pudeur qu’il traite le sujet, car comme il le dit lui-même « c’était un chic type ». En revanche notre artiste est contre le prosélytisme qui est fait autour du personnage et décide de lui rendre un hommage à sa façon car il estime que Serigne Bamba était quelqu’un d’ouvert et était contre toute forme de fanatisme et d’extrémisme.
Une autre expo en France dés la rentrée, qui aura lieu le 20 septembre prochain à la Galerie Art et Liberté de Charenton le Pont –qui couvrira ses 10 ans de peinture.
Vincent Michéa
E-mail : vincentmichea@free.fr
Représentation
Galerie Sebastian Brandi à Cologne
Galerie Jack Bell à Londres
Galerie Magnin- A à Paris