Yasmina El Alaoui « … ce qui me passionne c’est avant tout, l’anthropologie des échanges » !

  • By UFFP
  • 1 janvier 2014
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Yasmina El Alaoui : lauréate du prix société civile France Maroc Burkina Faso

Franco marocaine, à la recherche de ses racines et d’une intégration qui lui fait défaut, c’est à 18 ans que yasmina sac à dos, décide de partir pour  une véritable quête identitaire et initiatique. Partir pour mieux se trouver et décider de son port d’attache, là où elle se sentira le mieux en accord avec sa biculturalité qu’elle a du mal à assumer en France. De ses pérégrinations, elle finit par échouer sur la douce contrée du Burkina Faso. Elle y pose ses valises y fonde une famille. Et bien plus tard, en 2007, elle fonde dans son quartier «  la Maison des jeunes, des cultures et des associations » comme pour rendre « un peu » de ce qu’elle a reçu toutes ces années dans son pays d’ adoption.

Une maison de quartier dont la seule religion est le partage, la solidarité et l’acceptation de l’autre

yasmina (Copier)

Entretien coup de cœur avec UFFP

Yasmina quel est votre moteur au quotidien, ce qui vous passionne ? Ce qui me passionne en fait, c’est avant tout l’anthropologie des échanges, car je suis une métisse. Au départ, je ne connaissais pas mes racines marocaines et j’avais un besoin alors d’aller aux sources de moi même. Du Maroc, j’ai continué la route par le désert et je suis arrivée au Burkina Faso. En fait, je ne me satisfaisais pas de la vision que l’on me donnait du Sud, et ce, depuis que je suis toute petite. Car ayant beaucoup souffert de racisme en France, même si c ‘est difficile à croire encore aujourd’hui, une partie de moi réfutait toutes ces thèses sur cette région. Depuis ma maternelle, on me traitait «  de sale bougnoule, jusqu’à mes dix huit ans »…

Partir en Afrique pour mieux comprendre et moins souffrir ? Oui j’avais ce besoin de partir en Afrique pour faire quelque chose et « vivre avec » et partager et découvrir la culture au passage. Beaucoup d’occidentaux disent « je pars en Afrique faire quelque chose » mais moi j’avais aussi envie de « vivre avec « ! Etant arabe et non occidentale, mon retour en Afrique était une logique et puis quand vous rentrez au pays comme par ex au Maroc «  c’est vraiment la communauté qui accueille l’enfant du pays » j’ai vécu cela aussi en Mauritanie.

Le Burkina Faso ? Dans le Sahel, j’ai pu être moi même, car l’on ne me demande pas de choisir entre l’état arabe et l’état occidental. Or pour un métisse, ou un enfant de deuxième génération on ne veut pas choisir car l’on est soi même. On prend simplement ce qui est à prendre. Le Sahel est le carrefour des civilisations avec les caravanes et toutes ces traites commerciales on se retrouve à la croisée de pas mal de cultures. Je me suis sentie moi même, au carrefour de toutes ces religions et cultures, sans avoir à choisir qui je devais être. J’étais tout simplement.

Qu’aimez-vous dans le quotidien du Sahel ? J’aime le mélange, j’aime la vie communautaire, c’est le côté anthropologue en moi, j’essaye toujours de m’interroger sur tout, comprendre les autres pour savoir comment mieux se situer soi même par rapport au reste du monde. Quand on comprend les autres, on finit aussi par mieux se comprendre.

Le dépouillement vous attire en fait ? Oui c’est ce qui m’a attiré au Burkina Faso, le fait de partir de rien, le fait d’enfin pouvoir se reconstruire à zéro tout en ayant cette légitimité de vivre, un besoin immense que j’avais alors, tellement j’avais été rejetée. A dix huit ans,  tout était possible.

Dunia la vie Burkina, parlez nous de cette Association ? Quand elle fut crée elle avait deux missions : la première s’articulait autour de l’éducation des enfants.  Mais quand je suis partie en France  pour chercher des financements et travailler avec les enfants, je me suis rendue compte que la vision était encore beaucoup trop négative. J’ai donc décidé de faire de l’éducation à travers le développement, au travers d’échanges culturels. Du coup on avait plus d’argent car l’on donnait une vision trop positive. Tant il est vrai que quand on parle d’Afrique en France, on a un regard sceptique ;

Il fallait alors faire changer le regard ? Oui car j’ai constaté que quand on regarde quelqu’un avec une vision égale, quand on lui fait confiance et que l’on cesse de se dire «  il ne s’en sortira jamais » là vous avez découvrir ce qu’il porte et tous ces talents. Un regard bienveillant peut vous apporter cela.

L’idée est en somme de changer le regard que l’on a sur les personnes modestes ? Oui absolument, toutes les personnes qui travaillent dans ma maison de quartier, de prime abord, on pourrait ne pas penser qu’ils ont un potentiel. Et moi même, je suis émerveillée au quotidien par leurs capacités et leur créativité. Du coup je sais que le regard que je vais poser sur les jeunes du quartier qui vont travailler comme animateur, sera crucial car il faut qu’ils prennent confiance en eux mêmes.

L’idée est de décentraliser les projets de base sur une périphérie urbaine ? Oui  à la base, c’est cette optique là, mais la maison de quartier est aussi là pour encourager les nouvelles vocations. Aujourd’hui on est plus d’une trentaine et on développe pas mal de différentes activités. D’activités de cirque, au tissage, au football, tout y est.

Harubuntu ? Un exercice qui m’a amenée à me poser les bonnes questions et à me rappeler le pourquoi de ce projet initial et la fierté de voir un projet qui continue, avec  un véritable aboutissement.

Qu’avez vous envie de dire aux jeunes, aux femmes, ceux qui sont dans la mouvance des altermondialistes de UNITED FASHION FOR PEACE ? Qu’il faut avancer, qu’il faut croire en soi, qu’il ne faut jamais baisser les bras quelque soient les circonstances, pas de compromis avec soi même !

UFFP

UFFP la Fondatrice et Présidente FERIEL BERRAIES GUIGNY :
Tour à tour mannequin, criminologue, diplomate et journaliste, la franco tunisienne Fériel Berraies Guigny a lancé en février 2011, une Association loi 1901 du nom de United Fashion for Peace. Parmi les activités de l'Association, une Caravane de mode internationale qui met en avant la paix, la tolérance, le dialogue entre les civilisations par le biais de la mode et de l'artisanat éthique. Née dans la foulée du printemps arabe, cette Association réunit tous les artistes du monde pour la paix, désireux de donner de l'espoir dans des régions en crise ou en transition. Depuis le mois de mai dernier, le magazine en ligne a aussi vu le jour pour être le portevoix de tous ses combats pour une planète éthique. La première programmation de la Caravane de mode se fera prochainement en février 2012 en Afrique subsaharienne sous la thématique de l'éducation pour la paix à la Triennale de l'Education en Afrique. Sept pays ont été les Ambassadeurs, Tunisie, Maroc, Cameroun, Afrique du Sud, France/Niger et Burkina Faso.
Fériel Berraies Guigny dirige par ailleurs, depuis des années deux panafricains New African en co rédaction et New African Woman/ Femme Africaine qu'elle a crée pour le groupe de presse britannique IC publications. Elle a longtemps été journaliste correspondante presse pour la Tunisie.

UFFP Contenu rédactionnel webzine :
Magazine français pour une planète éthique. Se veut une plateforme internationale pour une mode éthique qui défend la paix, la tolérance, l'échange, le dialogue entre les civilisations par le biais de la culture, de la création et de l'artisanat. Rubriques : 'Planète éthique' - 'Le rendez-vous des entrepreneurs' - 'Ethnical Conso : beauté bio, manger éthique' - 'Ethical Fashion' - 'Eco Déco' - 'Culture éthique' - 'Eco Evasion' - 'Société et éthique' - 'Femmes d'Ethique' - 'Prix Ethique' - 'Paroles Ethique'.
Mission de l'Association UFFP :
La Caravane United Fashion for Peace est née ce mois de février passé dans la foulée du printemps arabe et suite au massacre de femmes ivoriennes dans le marché lors des affrontements civils dans le pays. C'est une Association loi 1901française, née du désir de rendre hommage a à tous ceux qui ont perdu la vie pour un idéal de paix dans le Monde, tous ceux qui ont été sacrifiés alors qu’ils recherchaient simplement la dignité humaine. Cette Association et plateforme internationale est apolitique, sans coloration religieuse ou ethnique, elle se bat pour la mode éthique, défend par le biais de la culture, de la création et de l'artisanat, la paix, la tolérance, l'échange, le dialogue entre les civilisations.
Dans le farouche désir de combattre pacifiquement les injustices sociales et économiques à l'encontre des peuples par la culture, elle entend véhiculer des messages d'humanité. Son slogan le beau au service de l'autre, permet des passerelles, des rencontres et l’ acceptation des diversités couture. L'esthétique pour l'éthique reste son credo.

United Fashion for Peace entend fédérer le meilleur de la création internationale dans le respect de la diversité, des us et des coutumes. Tout un symbole de paix aujourd'hui, alors que le Continent continue de subir les soubresauts de son histoire.
Investir dans la paix c'est investir dans les peuples
UFFP est une plateforme internationale destinée à valoriser la création éthique centrée sur le développement humain durable.
Pont couture entre les peuples du Monde, cette plateforme a pour vocation de faire la promotion d'une création éthique et sans frontières. Favoriser un jour le commerce équitable de ces produits, pouvoir faire venir les artistes sur Paris pour leur organiser des défilés et vendre leurs produits.
United Fashion for Peace, c’est un concept qui propose un défilé de mode « clés en main », une animation « décalée » à l’occasion d’une manifestation, d’un colloque, d’un forum, d’assises politiques, économiques, scientifiques.
United Fashion for Peace c’est la présentation d’artistes qui font vivre et revisitent une culture, c’est un témoignage de richesse et de savoir faire, c’est la promotion du développement durable avec l’ambition d’accéder à la conscience durable
United Fashion for Peace c’est un vecteur d'amour et le partage dans la création.
Pour les organisateurs il s'agit de créer un évènement mais aussi de véhiculer une philosophie de vie dans la création. Pour laisser quelque chose aux générations futures " loin des passerelles du luxe, UFFP est avant tout une histoire d'amour et d'amitié avec les peuples, leur création, leur identité et leur patrimoine au service de l'autre.

C'était une idée, elle est devenue un projet, aujourd'hui une Association qui a hâte de trouver des programmateurs, des sponsors et des partenaires afin de pouvoir sa première édition.
UFFP dans le Monde
UFFP est à la recherche de programmations dans le Monde, de partenaires et de sponsors qui souhaiteraient se rapprocher de l'éthique, du développement durable, de la préservation des Arts et métiers, des droits de l'homme, de la culture et de la parité, sans oublier le dialogue entre les civilisations qui sont les valeurs qu'elle véhicule.
A chaque programmation dans un pays où événement donné, sont mis en avant les créateurs du pays hôte qui sont dans l'éthique.
UFFP s'adapte à toutes les thématiques et les rencontres politiques, économiques, culturelles, développement, environnements, bio, bilatérales, multilatérales, fêtes d'indépendance, fêtes nationales, parité, jeunesse, droits de l'homme, ou encore pour médiatiser une problématique donnée de la région.
A terme, L'Association voudrait pouvoir faire également du caritatif, et organiser des ventes de charité, au profit d’une ONG ou association défendant des valeurs similaires et la mettre en avant à l'occasion d'un défilé programmé.
Siteweb: http://www.unitedfashionforpeace.com
contact: unitedfashionforpeace@gmail.com

UFFP mode d'emploi :
La promotion d’un pays passe par la mise en avant de ses valeurs, de ses atouts et par une communication à la fois ciblée, régulière et soutenue. La Côte d'Ivoire de la paix et de la réconciliation souhaite développer un tourisme culturel mais également donner une image positive d’une Afrique à la fois moderne et traditionnelle où les valeurs humaines, sociales et pacifiques prédominent.

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