Par Diane Cazelles
Dans le style Franco Indien…
De Pondichéry émane un doux parfum de sous-préfecture sous les tropiques… Arriver à Pondichéry, c’est un peu quitter l’Inde ou plutôt découvrir une autre Inde. Paisible et cosmopolite, l’ancien comptoir des Indes orientales est peuplé aujourd’hui de créoles, de franco-Pondichériens, de Tamouls et mais aussi de quelques Français de lointaine souche. Un canal nord-sud divise la ville en deux couleurs ; la noire et la blanche. A la fureur de l’urbanisme chaotique de la « ville noire », la « ville blanche » ou l’ancien quartier des français s’ouvre sur le golfe du Bengale. De nombreuses résidences historiques, de style architectural aux influences diverses, avec des jardins ombragés, entourés de colonnades cohabitent avec de somptueuses villas. Quartiers calmes et ordonnés, les rues à angle droit, larges, propres, arborées, portent sur leur plaques bleues émaillées de noms français (François Martin, Dumas, FR de la Bourdonnais, Suffren)…
Statues de Gandhi et de Jeanne d’Arc trônant au milieu du jardin de Notre-Dame-des-Anges, plus loin, l’église Notre-Dame-de-l ‘Immaculée-Conception fut construite sous Louis XVI… Au centre de la ville, près de la bibliothèque Romain-Rolland, le jardin public s’anime au rythme de la journée.
Alliance française, lycée français…on entend parler français partout. Plus au sud, le Jardin botanique est une réserve d’incroyables plantes exotiques. Du Grand Bazar à la rue commerçante de Nehru Street, la ville indienne ne manque pas d’attrait avec son quartier musulman, autour de la mosquée.
Magnifique, le marché de Pondichéry est une ambiance à vivre… et à sentir avec ses vendeurs de légumes, de poissons, de fruits, ses marchands de tissus et de fleurs. Sur le bord de mer, se trouve un monument aux morts de la « grande Guerre » qui jouxte le très célèbre ashram fondé par Sri Aurobindo. « Croisette » le soir venu, les Indiens s’y retrouvent en famille et entre amis pour se promener et se divertir. La balade se fait à pied ou en cyclopousse… Pour humer les parfums et chiner dans les jolies boutiques de la ville !
Histoire de comptoirs …
Vestige d’une époque où la France rêvait de se tailler un empire en Inde, les comptoirs commerciaux crées par Colbert connurent leur apogée sous Dupleix, gouverneur de la Compagnie des Indes de 1742 à 1754, qui parvint à établir un véritable protectorat sur le sud Decan. Les anglais ruinèrent rapidement cette ambition coloniale. Réduite à cinq petits territoires éparpilles a des centaines de kilomètres les uns des autres (Bengale (Chandernagor), Kerala (Mahe), Andra Pradesh (Yanaon) et Tamil Nadu (Pondichery et Karikal)), les possessions françaises isolées, déclinèrent jusqu’ à ce que la France les restitue a l’Inde en 1954.