Nous avons tous été adolescents et à notre tour, nous avons eu des ados à la maison. Oui, ce n’est pas une mince affaire, et si nos parents ne nous ont pas toujours compris ou « accompagnés » à travers ce processus complexe de la vie, il est clair qu’aujourd’hui, nous avons les outils et les thérapies brèves pour accompagner écologiquement ce processus. Du temps de nos parents cela n’existait pas.
Et l’autorité et la violence parfois, était la seule réponse. Je le sais pour l’avoir vécu, ado, j’étais rebelle, anticonformiste, le mouton noir de la famille. J’avais une soif d’amour et de compréhension que je n’arrivais toujours pas à combler. Jusqu’à aujourd’hui, car cette blessure de l’affect, de l’identité du narcisse, vous colle à la peau même quand vous êtes adulte et que vous devenez parent à votre tour.
Par Fériel Berraies Thérapeute
Thérapeute, sophrologue certifiée RNCP formée IFS Paris, spécialisée dans l’accompagnement de l’enfance et de l’Adolescence
L’Adolescence une violation de l’intime
Les courants psychanalytiques s’accordent tous à dire que l’adolescence se caractérise par une sorte d’irruption pubertaire qui est réellement traumatique pour l’enfant qui grandit.
L’image de l’enfance est écornée, et le futur adulte doit désormais faire avec un nouveau miroir.
Transformations physique, mentale et psychique font la java dans l’esprit de votre enfant.
L’adolescent doit désormais trouver sa place en tant qu’être sexué, il devient un nouvel objet qui doit trouver sa place dans le monde des grands et aussi dans la rencontre avec le désir de l’Autre, ce qui a un effet très déstabilisant et dépressif aussi.
Il se construit à travers son regard et celui des autres
« Maman pourquoi tu m’as fait pas Beau » cela fait penser à la chanson de Souchon, oui et bien c’est à peu près cela !
Pourtant, le regard est ce par quoi il doit passer pour se construire. C’est ce qui le fait désirer en se faisant phallus imaginaire de l’Autre ou en cherchant dans l’Autre la brillance phallique comme idéal.
Henri Wallon a été le premier à relever l’importance du miroir dans la construction psychologique de l’enfant. Pour lui l’enfant se sert de l’image extériorisée du miroir afin d’unifier son corps, ce processus se déroule lors du stade émotionnel entre 6 à 12 mois.
Lacan a réutilisé cette théorie en 1936, lorsqu’au 14ème congrès international de psychanalyse de Marienbad, il en présente le concept. Il le reprend dans un article paru en 1938 (3), puis au XVIe Congrès international de psychanalyse à Zurich en 1949: «Le stade du miroir comme formateur du Je qu’elle nous est révélée dans l’expérience psychanalytique».
Se battre pour se sentir exister
La lutte pour se sentir réel constitue une des luttes essentielles de l’expérience adolescente. Oui votre ado risque de venir un jour avec des piercings, ou les cheveux roses ou la boule à zéro, juste pour affirmer sa réalité et tenter de couper ce lien parental qui l’unit à vous. Il fera l’école buissonnières, découchera, il fumera, oui il vous en fera voir des vertes et des pas mûres…
Cela lui permet d’affirmer son existence et de digérer à sa manière les différents changements physiques et psychiques – trop rapides pour lui « Mes pieds sont si loin de ma tête en ce moment, ou je sais plus quoi faire avec mon corps » toutes ces modifications corporelles participent à un vécu d’ensemble d’inadéquations à l’œuvre à l’adolescence : inadéquation verbale, physique, gestuelle, sociale…
Il voudra réinterpréter et réinventer le monde !
Et oui votre ado, risque d’être hyper existentiel et vous surprendre…
A cet âge, le réel est moins évident à appréhender que durant l’enfance. Ce temps du développement se trouve ainsi marqué par des phénomènes de dépersonnalisation et par ce que Ronald Fairbairn (1974) a appelé des phénomènes schizoïdes transitoires.
Comment l’adulte fait face à l’adolescence
Les adultes ne sont pas toujours armés afin de comprendre les dérapages de leur ado. L’accueil fait à l’adolescent reste, en grande partie, déterminé par la capacité des adultes à vouloir le comprendre. L’adulte n’est pas toujours prêt à dépasser son désarroi et son anxiété face à l’adolescent.
Quand on est parent on est dans le contrôle, comprendre ou, tout au moins, être en état de rencontrer son ado demande beaucoup de distanciatiation que nous n’avons pas.
L’Ado c’est votre futur adulte à construire et la Sophrologie peut aider
Période clef et charnière dans le développement d’un individu, l’adolescence est un temps marqué par des transformations psychiques, physiques et psychologiques. La sophrologie permet d’accompagner les adolescents face à ces mutations et leur offre des outils pour construire leur identité, s’affirmer, et retrouver si besoin un état de bien-être au quotidien.
En Sophrologie je propose des outils très concrets mais surtout je les accueille sans jugement, pas d’infantilisme, mais une relation égalitaire et bienveillante.
N’oubliez jamais que votre ado est en souffrance, qu’il faut lui laisser l’espace et le temps. Il faut comprendre aussi son désarroi qui vient du fait, d’être tiraillé entre un désir d’émancipation précoce et son immaturité.
Les adolescents sont en perte de repères, et il est crucial de leur donner des outils pour trouver leur propre voie, en respect et bienveillance. Ils ne sont plus les enfants fusionnels que vous avez connu, mais dites-vous bien qu’ils ne vous aiment pas moins.
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