C’est par le biais de l’Agence de conseil en tourisme médical Kapital Santé, que nous sommes allées à la rencontre d’une team de praticiens chevronnés chacun dans leur domaine : chirurgie maxilo-faciale, esthétique, chirurgie générale etc…
Docteur Mohsen Gouiaa qui exerce en cabinet privé au centre Iheb de Sfax mais également à la polyclinique Essalama de Sfax, prête ses services aux patients de l’international, par le biais de l’agence Kapital Santé. Une collaboration récente mais qui laisse augurer une belle durabilité.
Par Fériel Berraies Guigny
Ancien étudiant à la faculté de médecine de Sfax, le Dr Mohsen Gouia a réussi son concours de résidanat promotion de «1997 »et se spécialisera d’abord à Sfax, pour ensuite compléter sa formation à l’hôpital Sahloul de Sousse auprès du professeur Bakir. Il partira ensuite en France et fera ses premières armes entre Nantes et Angers dans les CHU de ces villes du bord de Loire, en tant qu’attaché de ces hôpitaux.
UFFP est allée à sa rencontre dans la cadre de son reportage sur « Sfax capitale du tourisme médical » en collaboration avec l’Agence Kapital Santé. Le Dr Moncef Gouia fait partie de la « golden team » à la carte de cette agence. Mais il exerce également en indépendant en cabinet privé mais également auprès de la polyclinique Essalama à Sfax. Ancien attaché des hôpitaux de Paris et de Tunisie après avoir exercé à l’international et promis à une très belle carrière, il décide pourtant de revenir dans sa ville natale : « c’est une décision que j’ai prise rapidement aux lendemains du 11 septembre, explique-t-il car je ne supportais plus le changement des mentalités ». Une décision cependant confortée par la perspective de pouvoir ramener son expertise médicale acquise à l’internationale, dans sa ville natale tout en retrouvant ses racines et ses proches. Son talent et son éthique professionnelle sont reconnus dans le milieu et il est l’un des « jeunes premiers de la chirurgie médicale » dans la région.
Dr Mohsen Gouiaa, Dr en Chirurgie à la polyclinique Essalama à Sfax
Entretien avec le Dr Moncef Gouia :
La Chirurgie une évidence en tant que choix de carrière pour vous ?La chirurgie est en effet un choix de carrière et particulièrement la chirurgie esthétique. Je suis également spécialisé en chirurgie maxillo-faciale : tout ce qui est face, incluant la traumatologie,la cancérologie et les malformations. Entre autre les « fentes » ce que l’on appelait autrefois communément «le bec de lièvre ».
L’orthopédie également ? Oui je traite aussi tout ce qui est malformation du squelette et les irrégularités dento faciales. En France, il est vrai que la chirurgie plastique et esthétique reste une spécialité à part, mais en Tunisie cela fait partie de la chirurgie maxillo-faciale.
Bien qu’ayant exercé en France et étant bien implanté à l’époque, vous avez choisi de revenir ?Les obligations familiales d’abord, et c’est vrai que j’avais pas mal d’offres intéressantes surtout à Lyon mais le « moment de l’offre » coïncidait avec le 11 septembre. J’avais ressenti à l’époque un certain malaise, un changement d’attitude et cela n’était pas que dans l’inconscient populaire !
En tant que tunisien, il m’était alors difficile d’accepter ce changement d’attitude de la part de certains confrères français. C’était un genre de clair obscur, qui provoquait aussi à alimenter les clichés sur le monde arabo musulman tous métiers confondus. Cela ne m’a pris que deux jours, pour décider de rentrer. La troisième raison venait aussi du fait que l’on m’avait fait l’offre sur Sfax, de devenir actionnaire dans une polyclinique. Le reste n’est donc plus que littérature.
Le cerveau médical qui rentre au pays ? Oui absolument, je voulais contribuer à rendre au pays, toute la formation et l’expérience acquise à l’étranger. J’aime profondément ma ville et ma région, et cela me tenait à cœur de pouvoir contribuer à son essor, en tout cas dans mon secteur.
Un choix Cornélien ? Oui c’était rapide, et difficile mais il fallait le faire !
Sfax poumon économique du pays voire capitale économique, aussi future capitale du tourisme médical ? Oui, vis-à-vis de l’Afrique du Nord notamment dont une grosse majorité émanant de la population libyenne soit un millions deux cent mille touristes libyens si on les comptabilise.
Les libyens sont des habitués de nos secteurs de santé et apprécient notre prise en charge.
Toutefois Sfax peut mieux faire ?Oui, notamment s’agissant de l’infrastructure et du transport aérien. Il n’y a pas encore assez de vols qui desservent la ville de Sfax. Quand il s’agit de rapatriement sanitaire d’urgence, le fait de ne pas avoir de vol direct, peut être un frein. Nous étions en pourparlers avec Tunisair pour augmenter le nombre de vols, mais pour l’instant, les négociations n’ont pas abouti. Même l’agence Siphax, n’a pas eu d’autorisation.
Mais Sfax est également défaillante dans son infrastructure en rapport avec les transports tout court ? Oui Sfax n’a pas de transport en commun. Et nous subissons également le manque d’investissement de la part des autorités de Tunis qui considèrent que l’on doit se débrouiller entre nous «Sfax a ses hommes » et par conséquent, pas de décentralisation assumée. Sfax n’est pas dans les priorités du gouvernement tunisien et il nous faudra faire avec.
L’infrastructure médicale aujourd’hui à Sfax, est du ressort du privé ? Oui tout est privé et l’essor de la ville de Sfax ne dépend ni de l’Etat tunisien ni des IDE qui traditionnellement se tournent plus sur la capitale politique et administrative. Mais malgré ces obstacles et ces lenteurs, la ville de Sfax connait un boum industriel notoire.
Votre collaboration avec Kapital Santé ? Nous avons commencé doucement à travailler ensemble depuis 2011 et par ce biais, je commence également à développer mon réseau de clientèle internationale. Cela me permet également de procéder à une sélection sur dossier concernant les cas que je serai amené à prendre en charge.
Votre clientèle ? 90 % sont des femmes et 80 % de chirurgie esthétique pure. Le niveau de vie en Tunisie bien sur reste dissuasif en rapport avec les actes de chirurgie esthétique, cependant, s’agissant de la traumatologie, cela reste des actes courants.
Dans la graisse que vous retirez dans les actes de chirurgie, vous faites deux distinctions ? oui il y a deux types de graisse: la graisse gynoide qui est en rapport avec les hormones et que l’on trouve chez la femme. Cette graisse est stockée chez les femmes dés l’adolescence. Le second type de graisse que l’on trouve, est la graisse androïde et elle est générée par la mal bouffe.
Quel type de traitement pour les hommes à surcharge pondérale? je dirais plutôt comportement alimentaire et non pas traitement. Il faut aussi une activité physique, la natation sinon la marche. Une fois cela entamé, on peut proposer des liposuccions abdominales.
Quelle différence entre la liposuccion abdominale et l’abdominoplastie? dans le premier cas on aspire la graisse et dans le second cas, on enlève la grasse et on tire sur l’excès de peau.
Les femmes enceintes sont plus aptes au relâchement de la peau? oui et les liftings sont alors possibles, pour les bras, les cuisses, l’abdomen, les cuisses.
Les actes esthétiques les plus prisés chez les femmes? l’augmentation mammaire, du fessier avec la technique du lipofilling. Egalement, la rhinoplastie qui est la plastique du nez. C’est d’ailleurs, mon opération préférée. C’est un opération délicate, car généralement nous travaillons à l’aveugle. On ne voit pas ce que l’on fait.
Rapatriements sanitaires, dans vos cordes? oui il m’arrive d’en faire et cela c’est de l’urgence et moins de l’esthétique.
Quels conseils aux jeunes qui aimeraient exercer votre métier? il faut l’aimer avant tout, car cela reste un métier très fatiguant. Il faut aussi beaucoup de précision et de patience. Mon métier m’apprend tous les jours des choses: j’ai appris à comment me comporter avec les gens, à être à leur écoute, à avoir de l’empathie. Cette spécialité m’ a ouvert une grande porte sur la psychologie de la femme qui reste un océan pour le commun des mortels.
Psychothérapie par défaut ? oui cela m ‘arrive, certaines de mes consultations peuvent durer même une heure et demie.
Quelle attitude face aux accrocs? il faut simplement savoir s’arrêter et il m’est arrivé de refuser des actes chirurgicaux car je jugeais la patiente non éligible ou trop jeune ou pas réaliste. J’ai refusé par ex d’augmenter des poitrines qui étaient déjà proéminentes !
Chirurgie et ensuite régime? oui je trouve que c’est aussi un moyen de confirmer et d’assurer un régime post alimentaire. Cela motive la patiente.
Où pratiquez vous? soit à mon cabinet privé à Iheb Centre ou à la polyclinique Essalama Sfax.
Vos délais de booking pour les actes de chirurgie esthétique? deux semaines minimum, car c’est le temps de réflexion raisonnable avant toute décision. C’est une convention médicolégale qui le stipule du reste.
Délai de séjour post op? deux à trois jours.
Après une intervention quelles sont les instructions pour le suivi post op? il faut d’abord une très bonne hygiène alimentaire, évitez le sucre et les pâtes. Ensuite, bien prendre des légumes et des fruits, 3 fruits et légumes par jour car cela est capital. Une activité physique, soit 30 mn de marche par jour, de la natation.
La marche fait fondre l’excédent de graisse, permet une meilleure circulation sanguine et permet de tonifier les abdominaux et les para vertébraux.
Le vêtement compressif après la liposuccion? oui, à garder entre un mois et un mois et demi. Trois avantages : un but antalgique qui lutte contre la douleur, ensuite il diminue l’oédéme post op et enfin, il assure une contention de la peau contre les muscles. Il prévient le relâchement post opératoire.
Merci docteur Mohcen Gouiaa !
Vous savez quoi? Je ne peux même pas l’appeler médecin. C’est un arnaqueur! Il a fait dernièrement une intervention qu’il appelle esthétique. Aucun professionnalisme !!!
Ce qui compte à ses yeux, c’est juste l’argent. Même pas 30 minutes et imaginez la somme qu’il a reçue! Pire que ça, il n’a rien fait et quand son patient a essayé de comprendre, ben non, pas de mots pas d’explication.
Est-ce que c’est la définition du mot « médecin » selon vous? Loin de ça.
Je lui suggère de passer juste un stage au Québec, ou même ailleurs pour apprendre en premier non la profession mais plus l’approche que les médecins ont vis à vis de leurs patients.
Quel honte !