Baifall Dream est triplement éthique, c’est une griffe qui affectionne les peaux naturels, le cuir et vise à l’anoblir. Ethique aussi, car amoureux et gardien fidèle des Arts et du patrimoine de l’Afrique, éthique encore, car il a choisi de faire travailler les petites mains autant que les grandes pour constituer ce tableau final d’une œuvre couture. Récit d’une rencontre coup de cœur, à l’époque où UFFP était un nourrisson qui faisait ses premiers pas.
Entretien de Mike Sylla avec UFFP
Teranga « mettez vous à l’aise ou bienvenue » voilà ce que cela signifie en Wolof, c’est aussi le nom de votre boutique créateurs? Absolument oui , c’est l’ Afrique sa richesse sa générosité, son don de soi. C’est aussi un lieu où se retrouvent le collectif Baifall Dream qui travaille aussi bien au niveau du vêtement que des autres concept de Baifall. Ce qui est beau c’est aussi la pluralité. Baifall signifie le rêve des couleurs avec le concept de patchwork. Des tissus que l’on récupère de chez le tailleur par ex, un moyen de conjurer le sort en Afrique ( sourires) Avec ces tissus on constitue une véritable mosaïque du Monde !
Un rêve de fraternité ? oui j’avais envie de créer des passerelles, donner l’occasion aux artistes de divers horizons de se rencontrer, d’échanger mais aussi et surtout de leur trouver des ouvertures à travers nos créations et nos activités. C’est intéressant de voir tous ces artistes customiser nos œuvres, ce mélange est du plus bel effet. Un côté pluridisciplinaire dans le travail de création que j’affectionne plus particulièrement. Un peintre, un tanneur, un designer, un couturier, un bijoutier, tous réunis autour d’une pièce! Même un musicien, un slammeur, un poète tout cet univers gravite autour de Baifall Dream.
Une bataille pour la création éthique depuis des années? oui je l’avoue, j’ouvre la porte aux artistes qui viennent tous apporter leur expertise, toute une symbiose en fait se crée entre eux. De la mode à la danse aux multimédias tout cela se croise.
Vous faites aussi appel à la parole? oui la poésie et le Slam, l’écriture aussi, tout ce monde fourmille autour de moi et je m’en imprègne au quotidien. J’ai crée de nouveaux concepts comme le Slam opéra.
Les racines et l’identité, la matrice? L’Afrique sauvera le Monde, certaines personnes ont compris cela. C’est de là que nous venons et nous y retournerons immanquablement. Afrosapiens est une collection que j’ai travaillé pour montrer justement combien on s’est inspiré du Continent. Il faut rendre à l’Afrique qui nous a tant donné.
Avant gardisme d’une Afrique contemporaine? oui l’Afrique crée les tendances de demain, elle développe constamment de nouvelles idées et on finira pas de puiser en elle. Il y a toujours de nouveaux élans. L’Afrique est riche de diversité et d’innovations!
L’Afrique a sa place dans le Concert des Nations? s’agissant de l’éthique étant fils d’alchimiste j’aime beaucoup travailler sur la matière. Le cuir est une matière noble et j’ai fait en sorte de l’amener à être comme de l’Art plastique! Mes créations sont exclusives et je fais des séries limitées, je ne suis pas dans l’industrialisation mais dans la qualité. C’est ma philosophie. Mon univers est unisexe, mes créations ne sont pas du chiffon je fais de véritables œuvres vivantes!
Mes blousons sont un patrimoine, une culture, ils sont une ode à la modernité mais en respect de l’environnement et des humains qui les porte.
Comment vendre l’éthique made in Africa? L’Afrique c’est l’eternel renouveau, mais c’est le processus de développement de ces filières qui est important aussi. Avec Baifall Dream beaucoup d’artistes ont pu émerger et sortir de l’ombre. Un ex, Grand corps malade qui a commencé ici à Terranga.
Baifal habille? c’est universel, il faut surtout des gens qui recherche la modernité. Monsieur tout le Monde ou madame et même des Stars aiment ma griffe, de Yannick Noah, à Clémentine Célarié ou Santana… Chaque pièce a une histoire et a une énergie. Chaque pièces attend son maitre !