Nous retrouvons la designer marocaine toujours avec grand plaisir et à chaque lancement d’une nouvelle collection, nous restons convaincus qu’elle est une vraie UFFP artiste. Métissage, croisements, mélange des genres, brassage des textiles tout est fait selon une démarche de recyclage ecofriendly.
En exclusivité nous vous présentons sa derniere collection estivale, alors que la designer prépare une saison assez chargée avec sa prochaine expo à Tanger ce mois de juillet qui retracera tout un parcours, tout un militantisme couture ecofriendly.
En aparté, une petite discussion cœur à cœur avec UFFP
photos: DR
Tanger terre nourricière? Ma grand mère paternelle est Allemande, mon père est issu d’une troisième génération d’arabes mariés aux Allemandes. C’est une attirance qui date, et ma mère est espagnole de mère et de père marocain. C’est je pense tout ce mélange génétique qui a permis de forger la personne que je suis aujourd’hui !
Je suis d’un peu de partout.
Salima A c’est tout un parcours? A cinq ans, depuis toute petite je m’amusais à sortir des valises et je déguisais mes petits cousins. Cela a véritablement commencé comme ça. Je faisais des mini défilés et j’adorais faire des spectacles et des chorégraphies. Je réinventais les West Side Story ( sourires) je menais tout le monde à la baguette, j’étais leader. J’adorais dessiner, tout cela m’a lancé.
Formation ou autodidacte? Après le bac, j’ai choisi la couture et non l’Université, je voulais faire que du dessin, mais à 19 ans je suis partie à Malaga et j’ai commencé à étudier dans une école privée de Haute Couture. J’ai très vite attiré l’attention car ma démarche était atypique. J’ai tout appris mannequinat, maquillage, création pour organiser mes propres défilés.
Ta griffe? Je veux avant toute chose, tricoter les cultures du Monde. Et je définirai mes vêtements comme des vêtements de paix, de communication à travers le Monde. J’essaye de mettre en avant des tenues qui aident à trouver une harmonie en nous. Je n’aime pas la mode pour la mode. L’habit peut aider l’être humain, c’est notre deuxième peau. Il y a tout un travail à faire de psycho image. J’aime utiliser le volume car il permet de recevoir les énergies des gens, de bouger, de marcher. C’est une élégance naturelle qui peut aussi aider les individus qui sont introvertis.
Création et développement durable? j’utilise les matériaux nobles comme la laine, des kilims, des tissus que je sais être en voie de disparition. Car je veux les préserver en les incorporant dans mes tenues. J’utilise le coton et la soie mais moins, car j’aime les vêtements qui sont plus rudes. Je suis avant gardiste dans mes choix de tissus et de vêtements et je reste dans l’intemporel aussi. Je veux créer des habits qui durent je ne suis pas dans la fast création ou consommation.
Scénarios futuristes crea? oui je me prépare toujours à l’impossible en m’imaginant qu’un jour il y aura plus de pétrole ni de tissus et qu’il va bien falloir recycler ou créer de nouveaux tissus ! je prends les tissus je commence à les couper et les effiler et j’entremêle les matières et j’essaye de faire de nouvelles matières. Je presse le tissu, c’est tout un travail.
Tes influences, frustrations ? Ce qui me frustre c’est que l’on est pas en Accord avec notre temps. Dans les années 2000 on nous vendait le futurisme, et encore aujourd’hui on est encore dans les jeans et on continue de suivre les années passées. On est véritablement en manque d’imagination. Le vintage revient, mais il faut aussi s’habiller avec les vêtements de notre époque. Dans ma créa, c’est l’intuition qui guide au plus profond de moi.
Ecolobio attitude? j’ai un grand respect pour l’homme et sa peau et pour la nature forcément. Je n’utilise jamais de synthétique ! J’applique cela au quotidien, je vis à la campagne dans une ferme, entourée d’animaux: mon âne valentin, des oies, des canard, des coqs, un chat et un chien. J’ai un zoo à la maison ! je mange bio et cela se voit. J’aime avoir un esprit clair net naturel et sain. C’est très important.
Ton regard face au Monde? je vis dans les rêves et les utopies, j’ai imaginé des mondes, où des femmes seraient leaders, mes collections « aristocrates ethniques » sont un message pour les peuples d’Afrique, pour mettre en valeur nos racines, notre identité. Je voudrais que les femmes du Sud apprennent à voir tout leur potentiel, qu’elles puissent un jour se mesurer à l’Occident. Mais pour qu’elles y parviennent, il leur faudra l’éducation et la formation.
Mi niña guapa ! que artistaza está hecha ! Como me gusta ver que has triunfado en lo que siempre te gustó y seguro que te haces famosa con estos diseños tan originales y preciosos.
Da mi recuerdo muy cariñoso a tus padres y a ti un beso muy, muy fuerte.
Rosa Mari