Elle a grandi dans le giron des affaires et de l’hôtellerie, petite on disait que « c’était une grande gueule » avec l’âge elle est restée fidèle à elle-même!
Portrait d’une jeune tunisienne de la post révolution déterminée à se battre pour que « sa révolution » ne lui soit pas volée.
Tounsia il était une fois…
Pas langue de bois, pas froid aux yeux Mouna BEN HALIMA s’est découverte une nouvelle passion pour le militantisme politique, avant pendant et après le printemps arabe. Pourtant rien ne l’a prédestinait à cela. Elle fait parti de cette jeunesse dorée qui en somme n’a jamais souffert des trente années du régime défunt. Sa fibre militante, elle va l’a découvrir par « accident » des événements, des rencontres, un déclic et une prise de conscience qui va l’amener à braver les plus grands interdits. Au départ « provoc » ou presque, sur les réseaux sociaux sa langue va se délier, alors qu’elle commence à essuyer les premières menaces et insultes sur le net » ferme ta g » lui disait on et on passe les détails. Pourtant elle ne va pas arrêter, mettant en péril parfois son intégrité physique.
Dès études à Paris puis retour à Tunis, elle commence à taquiner la censure tunisienne avec ses amis internautes. Le régime tombé, son action ne vas pas s’arrêter, elle co-fonde l’Association Touensa, qui revendique le droit à la dignité humaine, à la liberté d’expression, à l’égalité citoyenne. Tout ce qui est en chantier dans le pays va attirer son attention et celui de son Association: l’éthique dans les médias, dans les administrations, l’éveil citoyen, démocratique et politique du pays.
Reconstruire la démocratie en Tunisie
Dès le mois de février, Touensa a lancé une pétition «Média Libres», qui récoltera rapidement plus de 600 signatures, puis organisera dans la foulée un sit-in devant la télévision nationale. S’agissant de la vie Associative, un premier forum des associations le 2 avril, et un séminaire sur la transition démocratique le 4 juin, Touensa fut organisé le 22 juin avec le réseau «Y-Peer» et l’association Util une journée portes-ouvertes «Jeunes, citoyens et engagés», soutenue par le Fond des Nations Unies pour la Population (Unfpa).
Chaque week-end dans son hôtel de Hammamet, Mouna recevait un parti politique, afin de permettre aux gens des régions d’écouter les différents programmes.
A l’image des cafés littéraires, Mouna et son association ont organisé des cafés « citoyens » , pour débattre des thèmes qui lui tenaient à codeur, relatifs à l’actualité (Comment exercer un contre-pouvoir sans mettre en péril le processus de transition / Faut-il instaurer une justice transitionnelle ? / Que s’est-il passé au sein de la commission chargée des enquêtes sur la corruption ? …etc)
Le bus citoyen
Plus que tout, Touensa veut désormais contribuer au succès des prochaines élections en donnant, en particulier aux jeunes, les clés pour comprendre la politique et les pousser à mettre leur bulletin dans l’urne le 23 octobre prochain.
Ainsi, un collectif d’associations a travaillé d’arrache pied depuis des semaines sur un projet ambitieux: des «bus citoyens», qui ont sillonné la Tunisie depuis le mois de juillet avec à leurs bords des animateurs dûment formés. Leur rôle: rencontrer les citoyens, expliquer et vulgariser des concepts liés à la démocratie et à la citoyenneté et les informer sur les procédures électorales. Tout cela avec l’aide des réseaux locaux (associations, notables, syndicats, lycées, etc.) qui auront en charge la logistique sur place et la mobilisation des citoyens.
Une Femme de tempérament et d’engagement déterminée à reconstruire sa Tunisie !
Même si aujourd’hui, l’après élection de la Constituante en Tunisie peut prêter à une certaine inquiétude pour l’avenir des femmes tunisiennes modérées.
Pour info, ci-après la liste des actions de janvier à Août :
* Les conférences et séminaires :
http://touensa.org/groupes/conferences/
* Les cafés citoyens :
http://touensa.org/groupes/cafe-citoyen/