Eco villages en Egypte: le rêve de Rawya Mansour

  • By SLKNS
  • 19 mars 2012
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Ce projet elle l’avait bien avant la révolution dans son pays, mais comme elle nous l’avait confié, elle n’avait pas eu l’écoute qu’elle espérait  » jugée trop visionnaire, quelque peu avant gardiste » pas trop au gout de certains politiques et pourtant le projet de Rawya Mansour se tient et serait s’il venait à être concrétisé, un formidable élan d’espoir pour l’environnement et la pauvreté dans son pays. Récit d’un entretien et d’une vision.

De la décoration au développement durable

 » Après avoir décoré les plus beaux palais et les plus grands hôtels dans mon pays, j’ai ressenti le besoin de faire autre chose. J’ai senti que j’étais destinée à partager tout ce que le bon dieu m’avait donné. Je suis intimement convaincue qu’il m’a donné une mission: celle d’améliorer les conditions de vie des populations les plus défavorisées » L’ambition de Rawya Mansour à terme est aussi de faire baisser le prix des denrées alimentaires dans son pays. Il est possible d’être un acteur du changement  » la femme arabe est un acteur dans sa communauté » explique la femme d’affaires.
C’est en 2008 que Ramsco a décidé de prendre un nouveau tournant. La crise de 2008 ayant touché de plein fouet le pays et le prix du pétrole ayant augmenté cela a eu des répercussions sur les denrées alimentaires qui sont devenues plus chères. Le bas des pyramides a été très en souffrance, la nourriture était devenue inaccessible et les premières grèves de protestation se sont fait entendre  » J’étais d’autant plus motivée que je travaillais également à l’époque au sein d’une organisation au premier Ministère en Egypte qui collabore avec le PNUD » explique la femme d’affaires.

Le recyclage des déchets, cheval de bataille dans la croisade contre la vie chère

A travers certaines études effectuées sur les déchets d’agriculture, on laisse chaque année pourrir des déchets ce qui contribue au réchauffement de la terre, près de 22 millions de tonnes sont jetés chaque année! Si on les transforme en composte et on les transfère en énergie renouvelable on pourrait mettre sur place des éco villages « Toute l’Afrique du Nord et là c’est quelque chose que peu de gens savent, dispose de superficie agraire très fertile. Ce sont d’ailleurs, les seules terres au Monde où l’on peut planter organique » explique Rawya.
La plupart des études adoptées par Rawya sont basées sur des recherches de près de 30 ans d’expérience dans la lutte contre la pauvreté, le développement rural et la protection de l’environnement. Sa méthode? les trois R: recycler, réutiliser, réduire pour passer du linéaire à une économie circulaire.

Objectifs:

– Transformer les déchets organiques en composte et fertilisants
– Mettre en place des projets d’énergie renouvelable
– Construire des éco-villages pour les fermes organiques et les espaces de stockage alimentaire dans les zones rurales et dans les régions désertiques afin de garantir des denrées alimentaire accessibles et low-cost.
– Convertir les déchets solides en électricité.

Planter organique pour les pauvres c’est possible!

C’est en tout cas le but de la démarche de Rawya Mansour  » je veux le faire pour les pauvres et avant les riches » Nos populations se nourrissent avec des produits chimiques et ce qu’il faut savoir aussi, c’est que les engrais chimiques ça utilise beaucoup d’eau. J’ai effectué une série d’études pour comprendre comment créer ces éco-villages. Au lieu en fait d’avoir une économie linéaire on met plutôt en place une économie circulaire: on recycle, on réutilise et on réduit c’est la loi des trois R. Je voudrais pouvoir adresser mes résultats un jour tant pour les populations rurales d’Afrique du Nord que le golfe.

En représentant en France Pronatura, elle espère aussi sensibiliser à l’international
 » C’est une ONG qui lutte contre la pauvreté par le biais du développement durable dans le milieu rural. En fait ce sont les populations les plus touchées, surtout après la révolution industrielle qui a contribué à un exode rural massif. Mais Rawya Mansour veut marquer le coup pour le monde arabe en apportant une nouvelle perspective à des problèmes qui ont frappé la région depuis des décennies. Il y a quelques années, elle avait reçu une lettre l’invitant à une conférence sur l’environnement à Vienne et c’est de là que date son engagement de toujours pour le nettoyage, l’environnement local. « Les ordures dans les rues du Caire est un problème qui m’afflige considérablement », dit-elle. Elle décide alors de faire équipe avec Ghada Sawiris pour nettoyer la ville à travers une joint-venture chargée de l’objectif du 21e siècle d’un zéro-déchets scénario où rien ne remonte à la décharge.  » Notre rêve est de construire des éco villages à travers l’Egypte pour recycler les déchets agricoles et permettre l’utilisation des énergies renouvelables » Cela contribuerai à réduire le coût de cultures y compris pour les aliments biologiques qui peuvent être exportés en dehors de l’Egypte. Dans l’état actuel de crise économique, ces produits peu coûteux, pourraient être la clé pour aider le monde entier », explique Rawya Mansour.

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