Par Fériel Berraies Guigny
Fettouma Djerrari est Présidente et Fondatrice d’Espod, Association pour la promotion de l’Entreprise féminine ( économie solidaire), Co Présidente de Terre et Humanisme Maroc et initiatrice du jardin pédagogique agro-écologique de Dar Bouazza ( Casablanca)
Encadré: Historique de TH Maroc
Créee en 2005, l’association TH Maroc (Terre et Humanisme Maroc) a formalisé les actions de sensibilisation, formation, et de transmission de l’agro-écologie auprès de la paysannerie marocaine, comme alternative de développement durable dans un Maroc dont près de 50% de la population reste rurale, et dont l’économie repose sur les activités agricoles.
Une agriculture saine, tant pour la terre qui nous accueille et nous nourrit, que pour le vivant dont nous sommes une composante en tant qu’humain
TH Maroc est actuellement sur plusieurs projets de formation des animateurs, des paysans aux pratiques et éthiques de l’agro-écologie ; trois sites au Maroc sont en plein essor et très actifs dans ce domaine: la ferme pédagogique de dar bouazza, le village de kermet bensalemm, et le CIPA carrefour des initiatives et pratiques agro écologiques en pleine construction dont la région de Marrakech, une zone semi aride en pleine désertification.
Fettouma Djerrari est la Co-Présidente fondatrice de ce mouvement, partenaire accompagnatrice de Pierre Rabhi dans toute son implication au Maroc.
Terre et Humanisme Maroc, un projet agro écologique pour les petits paysans
Terre et Humanisme Maroc se situe au carrefour de diverses initiatives inscrites dans une dimension agro écologique. Dans ce cadre, les animateurs agro écologistes formés, deviennent porteurs de nouveaux projets et catalysent de nouvelles dynamiques à travers toutes les régions du Maroc.
Née d’une réflexion participative au sein du noyau des premiers animateurs formés en 2008, l’idée a peu à peu évolué pour aboutir à la proposition d’un réseau. Il s’agit du Réseau des initiatives agro écologiques au Maroc (RIAM). Il a ainsi pour vocation de servir à créer des liens entre tous les acteurs de la dynamique agro écologique.
La population est à moitié issue de la paysannerie au Maroc et le rôle des femmes n’est plus à prouver
Les femmes sont aujourd’hui les gardiennes de la terre mère nourricière, puisque la majorité des hommes migrent vers les villes pour y trouver un travail saisonnier. Elles font ce qu’elles peuvent avec le peu de moyens dont elles disposent. Elles méritent tout notre intérêt, en terme d’appui, de formation, d’accompagnement, de développement de leadership, car elles ont la charge de l’économie de subsistance, cette forme d’économie humaine, que l’on doit reconsidérer avec plus d’intérêt et de respect.
Encadré: la pratique éthique au cœur des priorités paysannes
« Quoi de plus éthique que de faire de l’agriculture environnementale, une économie qui respecte l’homme et la nature, une économie à visage humain, au service du vivant » explique la sociologique marocaine, il faut véritablement créer une économie qui veut rompre avec les logiques barbares du profit.
Trois sites bénéficient de ces pratiques
• Le village de Kermet Bensalem, situé entre Moulay Driss Zerhoun, fondateur de l’Islam au Maroc, et le site romain de Volubilis ;
• Le péri urbain casablancais, en l’occurrence Dar Bouazza
• Le centre des initiatives et pratiques agro écologiques de la région de Douar Skoura, une zone semi aride au pied de l’Atlas marocain, entre Marrakech et BenGrir (ci-joint dépliant).
Espod et la cause des femmes, une autre bataille de Fettouma Djerrari
Lorsque ESPOD a été créée en 1991, le message était de dire que les femmes sont une ressource dans laquelle le pays doit absolument investir » et pour prouver nos dires nous avons été à la recherche des femmes dans l’entreprise, mis en évidence leur créativité, leurs initiatives, leur apport en terme d’emploi, leurs leadership et leurs besoins » explique Fettouma. Une belle découverte, qui a eu l’aval de toutes les forces vives du pays ; des hommes et femmes de gauche ou de droite, laïques ou religieuses, institutionnelles ou société civile : le couple entreprise et femme était en train de conquérir toute sa légitimité. Revendiquer la juste place dans la société marocaine, par la voie de l’économie, trouvait un écho auprès d’une large audience diversifiée.
Aujourd’hui les femmes doivent être partout au côté des hommes, dans une relation de respect et mutuel, de convivialité, ensemble et côte à côte pour un Maroc de paix. Pour cela, nous ne pouvons plus admettre que les femmes soient analphabètes, violentées, peu représentées au niveau de toutes les instances publiques ou privées. Le Maroc doit détecter ses leaders femmes à travers le Royaume, les accompagner dans leurs initiatives de développement du pays, et les encourager à s’engager dans des structures plus pérennes, voir institutionnelles.
» Personnellement, j’aimerais voir des femmes gouverneurs, directeurs d’agences de développement, ambassadeurs, représentantes du Maroc à L’ONU, ou autres instances où le Maroc se fait entendre par ses femmes, et pas seulement à travers les Rubigate » affirme la sociologue.
Le travail des femmes doit être valorisé dans le Monde
« Je suis fascinée par le travail des femmes et attristée par le manque de valorisation. C’est la raison pour laquelle avec mon ami Sabah Chraibi, actuellement Présidente d’ESPOD, nous avons décidé de faire la promotion du Leadership féminin du Maroc : un projet en gestation. Son message au Monde et à aux femmes à travers United Fashion for Peace: Les femmes et les hommes ensemble pour la paix dans le monde, le respect des différences, la dignité humaine, le respect de la planète terre mère nourricière, dame nature dont nous sommes un élément au même titre que tous les autres éléments.
C’est génial de faire de l’agroécologie un système de vie, une opportunité de travail dans le cadre d’initiatives solidaires et une protection de la biodiversité. Bravo Madame F. Benabdenbi . Bon Courage