Le concours Femmes en Or met en lumière des parcours, des histoires fortes, des réussites. Mais surtout ces engagements qui font la différence dans un monde où l’indifférence est parfois brutale.
Elues par un Comité d’élection composé d’une quarantaine de membres dont des journalistes, femmes chefs d’entreprise, artistes etc, les lauréates sont choisies pour l’exemplarité de leurs actions et leur parcours.
UFFP vous fait découvrir une des gagnantes les plus emblématiques, que nous retrouvons à l’occasion de ce prix.
Entretien express avec Karine Le Marchand
Une femme en or pour vous cela signifie?
Une femme en Or, pour moi, c’est une femme qui a surtout des devoirs, plus que des droits. Nos petites filles seront des femmes demain, et je sais combien ma fille de 9 ans prend exemple sur des femmes qu’elle admire pour rêver et imaginer ce qu’elle aimerait faire plus tard. Nous qui sommes exposées au regard des autres devons montrer une certaine exemplarité dans notre façon de nous comporter, dans nos choix et dans nos engagements. Afin que les petites filles qui connaissent notre existence aient d’autres exemples que Barbie, Paris Hilton et Desperate Housewives. Etre récompensée par des internautes relève pour moi d’un vrai élan du cœur, loin des tractations partisanes et des lobbyings parisiens, alors ça a pour moi beaucoup de valeur.
Aujourd’hui avec le recul, des regrets dans votre parcours?
Avoir des regrets n’est pas dans mon schéma mental. Quand je crois en quelque chose, je me bats pour l’obtenir. Mais si je ne l’obtiens pas ce n’est pas grave, j’aurai tout fait, donc je passe à autre chose. Et puis la vie est longue, on peut toujours réessayer plus tard…
La diversité en France, ça vous parle?
Je ne me perçois pas comme incarnant une France Plurielle, je suis française, et ma couleur de peau métissée est juste une singularité qui fait partie de mon identité, comme si j’étais rousse, pas plus ni moins. Je pense que le fait d’être une femme est plus handicapant dans notre milieu que d’être noire. Mais j’ai la chance de faire partie d’une chaîne (M6) qui aime les femmes, qui les respecte, et qui leur donne de la place. Notre Directeur des programmes est une femme, il n’y en a pas beaucoup dans notre milieu, et c’est bien dommage. Quand on est noire ou métisse, on nous voit de loin au milieu des autres, on se fait remarquer plus facilement. Peut-être parce que j’ai conscience que les préjugés existent encore, j’ai toujours essayé d’être impeccable dans ce que j’entreprends. Je prépare beaucoup mes émissions, jamais je ne sors la veille de tournage, je suis ponctuelle, je suis de bonne humeur pour ne pas importuner les autres avec mes problèmes, je suis polie, et j’essaye de faire mon travail le mieux possible. Mais c’est aussi une exigence de vie, je ne sais pas si j’aurais été différente si j’avais été blonde comme ma maman…
L’Amour est dans le pré, une émission très emblématique, l’amour pour vous c’est une construction au quotidien?
Le couple est une aventure qui mérite d’être vécue une fois qu’on a fait la paix avec ses démons intérieurs. Si on ne s’aime pas soi-même, on ne peut pas envisager le couple avec sérénité. Il faut se connaître, être bienveillant avec soi-même, et d’abord être heureux seul. Pour moi, l’autre c’est la cerise sur le gâteau, mais le gâteau, c’est nous qui le faisons. Pour celles qui n’ont pas trouvé l’amour, je leur conseille d’investir le terrain de l’amitié, de donner du temps aux autres, et de se sentir utiles. Quand on donne on finit par recevoir. Parfois le Prince Charmant prend son temps, mais il arrive si on sait le reconnaître, et si on n’a pas peur d’aimer.
Crédit photo. Pascal Morabito pour M6